FOCUS – Huit lycées ont reçu des alertes à la bombe, ce jeudi 5 octobre 2023 au matin, à Grenoble. Tous ces établissements scolaires ont été fermés et les élèves évacués ou invités à rester chez eux, tandis que des périmètres de sécurité ont été établis. Ces nouveaux incidents surviennent alors qu’un collège de l’Isle-d’Abeau et celui de La Salle L’Aigle, à Grenoble, ont déjà fait l’objet de fausses menaces d’attentat, ces deux derniers jours. Pour le collège grenoblois, la police a identifié l’auteur du message envoyé mercredi, un mineur de 12 ans qui a reconnu les faits à l’issue de son audition. L’alerte a par ailleurs été levée en fin d’après-midi, ce jeudi, dans les huit lycées.
[Article publié le 5 octobre 2023 à 10 h 11 et mis à jour à 18 h 05 avec ajout encadré] La série se poursuit en Isère. Après le collège Robert-Doisneau à l’Isle-d’Abeau, deux jours plus tôt, et celui de La Salle L’Aigle à Grenoble, la veille, « des alertes à la bombe ont été reçues dans huit établissements scolaires de Grenoble » ce jeudi 5 octobre 2023, annonce la préfecture de l’Isère, dans un bref communiqué publié sur son compte X (ex-Twitter), vers 8 h 10.
Dans huit établissements scolaires grenoblois (comme ici devant le lycée Champollion, sur la place Victor-Hugo), les élèves déjà présents ont été évacués, en raison d’une alerte à la bombe. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
« En accord avec la rectrice, le préfet Louis Laugier a décidé leur fermeture jusqu’à la levée de doute », ajoutent les services de l’État. Le lycée André-Argouges a notamment été visé, comme l’a indiqué une enseignante à Place Gre’net. Selon la préfecture, les autres établissements concernés sont les lycées Externat Notre-Dame, Mounier, Eaux-Claires, Champollion, Iser-Bordier lycée des Métiers, Stendhal et le lycée hôtelier (sites de Lesdiguières et du Clos d’Or).
Une cinquantaine de policiers mobilisés, aucun engin explosif découvert
Dans ces différents établissements scolaires, les parents ont été prévenus et le personnel évacué, tandis que les élèves étaient mis en sécurité ou invités à rester chez eux. De larges périmètres de sécurité ont par ailleurs été mis en place autour de chaque lycée, le temps de l’intervention des forces de l’ordre.
Un périmètre de sécurité a été mis en place autour du lycée Champollion, comme devant chaque lycée visé par l’alerte à la bombe. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Les services de la préfecture ont livré quelques précisions lors d’un point presse improvisé, organisé en fin de matinée devant le lycée Champollion. « Cette nuit, nous avons reçu un message – unique – nous alertant qu’il y aurait une bombe dans huit établissements », expliquent-ils. « Nous l’avons pris au sérieux très rapidement. »
Le commissaire Jérôme Chappa, directeur départemental de la police nationale, a fait le point sur les effectifs de police mobilisés, lors d’un point presse organisé devant le lycée Champollion. © Manuel Pavard – Place Gre’net
« Une cinquantaine de policiers (nationaux et municipaux) ont été mobilisés pour la levée de doute, avec quatre équipes cynophiles qui interviennent simultanément dans les établissements », précise Jérôme Chappa, directeur départemental de la police nationale. Les quatre chiens spécialisés dans la détection d’explosifs font ainsi le tour des huit lycées. Et « tant qu’il y aura le moindre doute, les établissements resteront fermés », assure le directeur de cabinet du préfet.
Selon un parent de lycéennes scolarisés à Grenoble, les cours devaient reprendre en début d’après-midi au lycée Champollion, où Place Gre’net a pu constater la levée du périmètre de sécurité, vers midi. En revanche, le lycée Stendhal devrait demeurer clos toute la journée de jeudi. La police a par ailleurs annoncé, vers 17 heures, que l’ensemble des établissements avaient été inspectés et qu’aucun engin explosif n’avait été découvert.
Fin de l’alerte, réouverture des lycées jeudi après-midi ou vendredi matin
La préfecture confirme dans un communiqué diffusé ce jeudi 5 octobre 2023, en fin d’après-midi, la levée de l’alerte à la bombe dans les huit lycées grenoblois concernés, qui ont tous été minutieusement inspectés par les forces de l’ordre. « Trois lycées, Champollion, Mounier et Argouges, ont pu rouvrir cet après-midi ; les autres établissements accueilleront leurs élèves dès demain matin », indique ainsi la préfecture.
Un mineur de 12 ans identifié pour l’alerte au collège La Salle L’Aigle
Des enquêtes ont déjà été ouvertes pour les fausses alertes à la bombe reçues ces deux derniers jours dans deux collèges isérois. Les investigations menées, mercredi 4 octobre, par les policiers grenoblois ont ainsi permis d’identifier l’auteur des menaces visant le collège La Salle L’Aigle, annonce le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant. « Il s’agit d’un mineur de 12 ans, seulement féru d’informatique, qui est actuellement entendu par les policiers, comme ses parents », indique-t-il.
Des périmètres de sécurité ont été installés par la police autour de chaque établissement visé par les menaces (ici l’entrée du lycée Mounier). © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Le magistrat évoque une « probable imitation » au sujet des nouvelles alertes à la bombe reçues ce jeudi 5 octobre par les huit lycées grenoblois. « Le texte du message est très différent de celui de la veille », souligne-t-il, ajoutant que le parquet a, là aussi, confié l’enquête aux policiers de la sûreté départementale de Grenoble.
Les élèves du lycée Argouges ont dû sortir de l’établissement après la réception d’un message d’alerte à la bombe. DR
Ces canulars se multiplient depuis la rentrée scolaire sur l’ensemble du territoire français. Ainsi, d’après RMC, une soixantaine d’établissements scolaires ont déjà fait l’objet de fausses menaces d’attentats depuis le 4 septembre 2023. Un chiffre qui monte même à 160 sur toute l’année 2023.
Alerte à la bombe au collège La Salle L’Aigle : l’auteur, âgé de 12 ans, reconnaît et regrette les faits
Les policiers de la sûreté départementale de Grenoble ont fini d’auditionner, ce jeudi 5 octobre 2023, le mineur de 12 ans identifié comme étant l’auteur du message d’alerte à la bombe visant, la veille, le collège privé La Salle L’Aigle. « Il a reconnu les faits et il les regrette. Il a même essayé d’annuler l’envoi du courriel mais n’y était pas parvenu », indique le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant.
S’agissant d’un mineur, le magistrat ne donnera pas davantage de détails sur les faits ni sur son identité. Il précise néanmoins que celui-ci est « parfaitement pris en charge par sa famille ». « L’auteur de l’alerte à la bombe n’étant âgé que de 12 ans, il est présumé ne pas être capable de discernement conformément à l’article L11‑1 du Code de la justice pénale des mineurs », explique également Éric Vaillant.
Le parquet a donc ordonné une expertise psychiatrique. Laquelle devra déterminer « si le mineur mis en cause a compris et voulu son acte et s’il est apte à comprendre le sens de la procédure pénale dont il fait l’objet ». Ce n’est qu’ensuite que le parquet décidera de la sanction à appliquer.
Le procureur rappelle enfin que « le mineur interpellé n’a rien à voir avec les alertes à la bombe d’aujourd’hui ». Il s’agit bien de « deux affaires différentes », ajoute-t-il.