Les AESH de l’Isère (de nou­veau) devant le rec­to­rat pour dénon­cer des condi­tions de ren­trée « anarchiques »

Les AESH de l’Isère (de nou­veau) devant le rec­to­rat pour dénon­cer des condi­tions de ren­trée « anarchiques »

FOCUS — Les accom­pa­gnants des élèves en situa­tion de han­di­cap (AESH) étaient de nou­veau devant le rec­to­rat de Grenoble, mer­credi 4 sep­tembre. Motif de leur colère ? Les condi­tions jugées « anar­chiques » de la ren­trée sco­laire, cer­taines personnes

ayant notam­ment reçu pour consigne de com­men­cer le tra­vail sans contrat en bonne et due forme.

« On est le 4 sep­tembre, on est plus avan­cés qu’au 2 et moins qu’au 6. » La for­mule lan­cée par le direc­teur de cabi­net de la rec­trice de Grenoble fait bon­dir quelques-uns des AESH pré­sents. Ce mer­credi 4 sep­tembre, Aymeric Meiss allait en effet à la ren­contre d’une ving­taine d’ac­com­pa­gnants des élèves en situa­tion de han­di­cap réunis devant le rec­to­rat de Grenoble pour pro­tes­ter contre leurs condi­tions de ren­trée. Sans vrai­ment par­ve­nir à les convaincre que les choses avançaient.

Si la colère est réelle, le rassemblement est pour sa part pour le moins intimiste. © Florent Mathieu - Place Gre'neta

Si la colère est réelle, le ras­sem­ble­ment était pour sa part res­treint. © Florent Mathieu – Place Gre’neta

Les rai­sons de la colère ? Si cer­tains AESH ont pu faire leur ren­trée sans pro­blèmes majeurs, d’autres ignorent encore leur éta­blis­se­ment d’af­fec­ta­tion offi­cielle ou le nom des enfants dont ils auront la charge. Et n’ont, par ailleurs, tou­jours pas de contrat de tra­vail. Combien de per­sonnes concer­nées ? Aucun chiffre n’est dis­po­nible, mais le syn­di­cat Solidaires évoque, pour sa seule struc­ture, une soixan­taine d’ap­pels depuis le début de la rentrée.

Travailler sans contrat de travail ?

La ques­tion du contrat de tra­vail cris­tal­lise toutes les ten­sions. « Nous avons beau­coup de col­lègues à qui on a demandé de tra­vailler sans que le contrat soit fait, ce qui est tota­le­ment hors-la-loi ! », dénonce Colas Perroud du col­lec­tif AVS AESH 38. Des accom­pa­gnants doivent même faire face à des consignes contra­dic­toires, cer­tains chefs d’é­ta­blis­se­ment refu­sant d’in­clure dans leur éta­blis­se­ment des per­son­nels sans contrat.

Aymeric Mess en plein échange avec Benjamin Moisset (à gauche) et Colas Perroud © Florent Mathieu - Place Gre'net

Aymeric Meiss en plein échange avec Benjamin Moisset (à gauche) et Colas Perroud © Florent Mathieu – Place Gre’net

Face aux mani­fes­tants, Aymeric Meiss est caté­go­rique. « Il n’y a aucune ambi­guïté : réfé­rez-vous à votre auto­rité hié­rar­chique. La réponse qui vous a été don­née est la bonne », explique-t-il aux mani­fes­tants. « On ne tra­vaille pas sans contrat de tra­vail ! », lui rétorque le syn­di­ca­liste Solidaires Benjamin Moisset. Légère irri­ta­tion de la part du direc­teur de cabi­net : « Monsieur, per­sonne ne vous dit ça ! »

Et pour­tant, le cour­riel reçu par une per­sonne AESH de la part du rec­to­rat est clair : « Vous ferez votre ren­trée dans le même éta­blis­se­ment dans l’at­tente de signer votre contrat et de rece­voir votre affec­ta­tion défi­ni­tive ». Les consignes de l’a­ca­dé­mie invitent donc bien les accom­pa­gnants à reprendre le tra­vail sans contrat en poche. « L’autorité hié­rar­chique qui a donné des élé­ments s’est basée très clai­re­ment sur le droit », assure en réponse Aymeric Meiss.

Un mou­ve­ment peu suivi par les AESH mal­gré leur colère en cette rentrée

Tâche dif­fi­cile pour le direc­teur de cabi­net que de dia­lo­guer avec les mani­fes­tants qui, à défaut d’être nom­breux, étaient par­ti­cu­liè­re­ment remon­tés. Ceci d’au­tant plus qu’à l’o­ri­gine Aymeric Meiss venait leur expli­quer que l’au­dience sol­li­ci­tée par les syn­di­cats n’au­rait pas lieu, mais qu’un « groupe de tra­vail » serait mis en place « très rapi­de­ment » pour répondre aux pro­blé­ma­tiques ren­con­trées par un cer­tain nombre de personnels.

Passablement désarçonnées, des AESH comparent et essayent de comprendre les informations qui leur sont délivrées. © Florent Mathieu - Place Gre'net

Passablement désar­çon­nées, des AESH com­parent et essayent de com­prendre les infor­ma­tions qui leur sont déli­vrées. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Pas de quoi ras­sé­ré­ner des AESH, qui évoquent une ren­trée « anar­chique ». « Toutes les années il y a des bugs mais, là, on atteint des som­mets ! », constate Anne. Cette AESH de l’Isère explique ainsi avoir reçu par mail sa convo­ca­tion de pré-ren­trée… le jour et l’heure où elle était cen­sée être sur place. Quant à Solange*, elle nous montre le seul docu­ment d’af­fec­ta­tion dont elle dis­pose : un post-it sur lequel sa pro­fes­seure réfé­rente a grif­fonné les noms des enfants.

« Chaque année on se sent un peu plus mépri­sées. De plus en plus d’AESH démis­sionnent et eux font croire à tout le monde qu’il n’y a pas de pro­blème », peste encore Françoise de son côté. Malgré la colère, la mani­fes­ta­tion du 4 sep­tembre a peu mobi­lisé. Le résul­tat d’un mou­ve­ment impro­visé à la der­nière minute, mais aussi d’une cer­taine fatigue morale, juge Colas Perroud. Le pro­chain ras­sem­ble­ment, prévu le 11 sep­tembre, aura-t-il plus de succès ?

Florent Mathieu

* Le pré­nom a été modifié.

Florent Mathieu

Auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A lire aussi sur Place Gre'net

Grenoble : des coups de feu tirés en l’air par un indi­vidu en plein mar­ché, place Saint-Bruno

FLASH INFO  -  Vers 10 heures du matin, alors que le marché battait son plein, samedi 12 octobre 2024, des coups de feu ont retenti à Lire plus

Un partie des immeubles situés avenue Jean-Jaurès, à Eybens, concernés par l'arrêté de péril pris par la municipalité. © Google Maps
Eybens : levée de l’ar­rêté de péril pris sur des immeubles de l’a­ve­nue Jean-Jaurès et de la rue Farçat

FLASH INFO - L'arrêté de péril signé le 30 septembre 2024 concernant les immeubles des numéros 68 à 74 de l'avenue Jean-Jaurès ainsi que des Lire plus

Rassemblement du PAZ lors d'une avant-première de Bambi, une histoire de vie dans les bois. ©Projet animal zoopolis
Bambi, film sur la vie sau­vage… avec des ani­maux cap­tifs : une trom­pe­rie selon l’association Paz

EN BREF - Le film Bambi, l’histoire d’une vie dans les bois, de Michel Fressler, sortira en salle le 16 octobre 2024. L’association Projet animaux Lire plus

Insécurité: Après le collège Olympique, les personnels du lycée Roger-Deschaux de Sassenage exercent à leur tour leur droit de retrait
Insécurité : après le Collège olym­pique, les per­son­nels du lycée Roger-Deschaux de Sassenage exercent à leur tour leur droit de retrait

FOCUS - Alors que les personnels du Collège olympique de Grenoble ont mis fin à leur droit de retrait et s'apprêtent à rencontrer le directeur Lire plus

Étudiants précaires: L'Union étudiante de Grenoble et Génération précarité tirent la sonnette d'alarme
Étudiants pré­caires : l’Union étu­diante de Grenoble et Génération pré­ca­rité tirent la son­nette d’alarme

FLASH INFO - Le syndicat UEG (Union étudiante de Grenoble) et le collectif Génération précarité tirent la sonnette d'alarme face à la précarité étudiante. Dans Lire plus

Pas de rentrée 2024-2025 pour l'American School of Grenoble, faute de nouvelle convention avec le rectorat
L’American School of Grenoble a défi­ni­ti­ve­ment fermé, faute de nou­velle conven­tion avec le rectorat

DÉCRYPTAGE - Après plus de trente ans d'existence, l'American school of Grenoble n'a pas rouvert ses portes à l'occasion de la rentrée 2024-2025. Sa convention Lire plus

Flash Info

Les plus lus

Agenda

Je partage !