FOCUS – La Ville de Grenoble a inauguré mardi 6 juin 2023 la réalisation du projet de distributeurs de protections périodiques gratuites, baptisé Superflux et issu du Budget participatif 2020. Initialement tournée vers les questions de santé et d’environnement, l’idée a évolué pour intégrer la question de la précarité menstruelle et s’inscrire dans une démarche féministe plus générale.
Superflux. Tel est le nom, astucieux, que Wilhelmime Klug et Estelle Grandjacques ont donné à leur projet d’installation de distributeurs de protections périodiques gratuites. Grenoble en compte huit à ce jour, avec au moins un par secteur. La Ville a inauguré mardi 6 juin ce projet issu de son Budget participatif 2020 à la Maison des habitants Chorier-Berriat, en présence de l’adjointe à l’Égalité des droits Laura Pfister.
Laura Pfister aux côtés du distributeur de protections périodiques bios, dans les toilettes de la Maison des habitants Chorier-Berriat. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Pour Laura Pfister, le projet s’inscrit dans une démarche plus générale de la Ville de Grenoble consistant à lutter contre la précarité menstruelle. « Le gouvernement a décidé que certaines protections seraient gratuites pour les moins de 25 ans [à compter de 2014, ndlr]. Ce que l’on veut, c’est que cela soit gratuit pour toutes », explique l’élue. Une gratuité, ajoute-t-elle, qui a le mérite de faire tomber « le tabou autour des règles », encore présent à ses yeux dans la société.
Superflux, de la santé à la précarité menstruelle
En plus de la question de la gratuité se pose celle de l’accessibilité. Laura Pfister rappelle que la gratuité, prévue par le gouvernement via remboursement par la Sécurité sociale, ne concernera en effet que les protections périodiques réutilisables. « C’est très bien, c’est très écolo », reconnaît Laura Pfister… « mais une femme qui vit dehors ne peut pas nettoyer sa cup ou sa serviette », observe-t-elle.
« Il faut avoir un mix entre les deux, affirme ainsi l’adjointe à l’Égalité des droits. [Car] les personnes très précaires vont être embêtées par ce principe, même s’il est bon, de protections réutilisables. »
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