DROIT DE SUITE – Second revers devant les Prud’hommes pour la Fédération de pêche de l’Isère. Après avoir été condamnée conséquemment au licenciement de son ancien directeur, l’organisation a écopé d’un nouveau jugement défavorable début 2023 dans le cadre du licenciement pour faute grave d’un ancien animateur en mars 2020. Outre l’annulation du licenciement, les Prud’hommes ont décrété que le salarié avait fait l’objet d’un « harcèlement moral ».
Si, dans un premier temps, la Fédération aurait émis l’intention de faire appel, cela n’a finalement pas été le cas. Pour l’ancien salarié concerné, celle-ci a en effet d’autres poissons-chats à fouetter, puisque la nouvelle, et désormais ancienne, directrice est également en procédure de rupture conventionnelle. Un départ qui s’inscrit dans une longue lignée : entre 2017 et 2021, une dizaine de salariés de la Fédération ont quitté leurs fonction, via des démissions ou des ruptures conventionnelles.
Un roulement du personnel important qui avait, à l’époque, inquiété l’inspection du travail. Mais pas la Fédération. Celle-ci, dans un courrier adressé à Place Gre’net en réponse à notre article, justifiait les départs par la nécessité « de remettre en question les anciennes pratiques et d’accepter d’adopter des méthodes plus rigoureuses ». Nécessité suscitant un refus de la part de salariés « qui s’étaient habitués à gérer seuls le suivi de leurs missions ». La Fédération concluait sa missive en expliquant souhaiter le retour à un « climat apaisé ».
« Remettre en question les anciennes pratiques » ? De quoi faire sourire l’ancien animateur qui avait critiqué le projet de création d’un étang pédagogique sur le site de la Fédération. Lequel a finalement vu le jour. « Une véritable opportunité pour la jeunesse iséroise », selon l’organisation, quand l’ex-salarié y voit un projet d’une « trentaine de milliers d »euros pour une poignée d’enfants ». À ses yeux, l’actuel président de la Fédération souhaitait surtout… laisser son nom sur une plaque inaugurale.
Sollicitée par Place Gre’net, la Fédération indique ne pas vouloir « commenter […] des décisions de justice qui ont été rendues et qui relèvent de difficultés passées ». Muette comme une carpe, alors ? Pas exactement : son bureau ne manque pas de fustiger des « polémiques stériles » et de condamner les « aigris » qui les animent. Et d’assurer que « le climat social […] est particulièrement apaisé » et que « le travail se fait de manière harmonieuse » au sein de l’association. Point à la ligne.