ÉVÉNEMENT – Cinq (grosses) semaines de création, grâce à la participation d’une trentaine d’artistes internationaux : l’édition 2023 du Street Art Fest Grenoble Alpes s’annonce intense, du 26 mai au 2 juillet. Outre la ville-centre, l’événement s’étendra cette fois à huit autres communes de la Métro. Présentation.
« Le Covid est derrière nous, les projets à faire aboutir devant. » Jérôme Catz, directeur du Street Art Fest Grenoble Alpes, a toujours la même perception de “son” événement. En cette année 2023, son intention reste de « faire un état des lieux du street art actuel et de sensibiliser le public à cette discipline en pleine expansion ». En plein air ou à l’intérieur.
Son équipe – une dizaine de salariés, des stagiaires et alternants, ainsi qu’environ 150 bénévoles – sera sur le pont du 26 mai au 2 juillet (avant une deuxième partie programmée à l’automne). Les artistes de la neuvième édition, eux, vont se répartir dans neuf villes de l’agglomération grenobloise.
Après ce nouveau Street Art Fest, ce sont plus de 400 œuvres qui auront été créées dans l’espace public au cours de l’événement, depuis sa première édition, en 2015. © Street Art Fest
Si Grenoble fait partie des incontournables, le festival investit également Saint-Martin-d’Hères, Seyssinet-Pariset, Meylan, Le Pont-de-Claix, Champ-sur-Drac, Fontaine, Vizille et Saint-Martin-le-Vinoux. Parmi les temps forts, la création d’une toute première fresque cours Jean-Jaurès. Une autre doit apparaître sur les murs du Centre hospitalier universitaire.
Le Street Art Fest entend ainsi « faire rayonner la Métropole dans le monde entier ». Rien de moins ! Pour cela, les organisateurs misent sur une grande variété de propositions : fresques monumentales, donc, mais aussi graffitis traditionnels, pochoirs et collages. Une trentaine de nouvelles œuvres prendront ainsi place dans l’espace public. Ce qui en fera plus de 400 depuis la première édition du festival, en 2015.
Un festival entièrement gratuit et « libre de toute censure »
Initié ou non, le public pourra par ailleurs assister à des projections de films, venir à des expositions et suivre des conférences. « Tout est gratuit, sauf la bière ! », s’amuse Jérôme Catz. L’idée est que chacun puisse échanger avec les artistes. Y compris au moment même où ils sont en train de créer ! Le festival prend en charge leurs dépenses lors de leur séjour isérois et les rémunère de 500 à 3 000 euros, selon les cas.
En revanche, au terme d’une convention, l’organisation n’est pas tenu d’entretenir les œuvres, ni même de les protéger d’éventuels vandales. Cette obligation n’incombe pas non plus aux propriétaires des murs. D’après Jérôme Catz, les artistes l’acceptent : investir les rues d’une ville, c’est admettre le caractère éphémère et la fragilité de certains travaux. Le directeur estime ainsi à une quinzaine d’années la durée de vie moyenne de ces créations urbaines.
Les œuvres du Street Art Fest ne sont pas toujours porteuses d’un message politique. Il est cependant admis que les artistes qui s’expriment sur les murs sont souvent engagés, comme le montre ici une fresque de Combo peinte à Grenoble. © Martin de Kerimel – Place Gre’net
Jérôme Catz souligne aussi que le Street Art Fest est relativement autonome de ses bailleurs de fonds publics. Sur un budget compris entre 500 et 600 000 euros, l’événement reçoit 25 000 euros de la Ville de Grenoble et 50 000 de la Métro. Sa cinquantaine de partenaires privés lui donne officiellement « le champ libre de toute censure ».
Résultat : « En cette période de luttes sociales, certains artistes auront peut-être l’envie et le courage de s’exprimer en leur nom ou en tant que porte-parole de certaines idées. » De quoi certainement ravir une partie du public de ce musée à ciel ouvert… mais aussi sans doute en heurter une autre.
[En Une : Jérôme Catz devant une fresque de Goin – © Martin de Kerimel – Place Gre’net]
1 commentaire sur « Le Street Art Fest Grenoble Alpes promet une édition 2023 « à plein régime » »
Le festival de street tags, c’est tous les jours à Grenoble et c’est même un fonds de commerce.
https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2023/05/13/isere-grenoble-abandonner-une-oeuvre-est-epouvantable-dans-le-parc-paul-mistral-une-creation-noyee-sous-les-tags