CHRONIQUE – Place Gre’net s’as­so­cie à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chro­nique L’Écho des médias. Notre objec­tif ? Revenir sur une actua­lité, décryp­ter une infor­ma­tion… ou déli­vrer quelques cou­lisses du trai­te­ment d’une nou­velle. Pour cette chro­nique sur RCF épi­sode 56 du lundi 27 février 2023, retour sur l’at­taque du Plan de pro­tec­tion de l’at­mo­sphère par la Ville de Grenoble.

Retrouvez ci-des­sous la chro­nique RCF 56 sur l’at­taque du Plan de pro­tec­tion de l’at­mo­sphère par la Ville de Grenoble, et sa ver­sion radio­pho­nique en cli­quant sur le lec­teur ci-dessous.

« Aujourd’hui, nous allons par­ler du Plan de pro­tec­tion de l’at­mo­sphère Grenoble-Alpes Dauphiné. Et plus pré­ci­sé­ment du recours que la Ville de Grenoble a annoncé dépo­ser à son encontre devant le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif. Pour rap­pel, le Plan de pro­tec­tion de l’at­mo­sphère, ou PPA pour les intimes, est un docu­ment offi­ciel qui fixe des actions en vue d’a­mé­lio­rer la qua­lité de l’air. Le texte, qui couvre la période 2022 – 2027, a été adopté en décembre 2022 par la pré­fec­ture de l’Isère. Et ceci au grand dam de la Ville de Grenoble.

La Ville de Grenoble attaque le PPA

Car le texte ne trouve pas grâce aux yeux de la muni­ci­pa­lité gre­no­bloise. Le conseil muni­ci­pal avait émis un avis défa­vo­rable, en consi­dé­rant en sub­stance que les objec­tifs et les actions com­prises dans le PPA étaient lar­ge­ment insuf­fi­santes. Et le maire de Grenoble a donc passé un cran supé­rieur dans la désap­pro­ba­tion en annon­çant, jeudi 23 février, atta­quer le PPA devant le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Grenoble. Avec pour objec­tif d’ob­te­nir son annu­la­tion, puis une réécri­ture plus ambitieuse.

À noter que la Ville a pris soin de ména­ger ses effets. En orga­ni­sant une confé­rence de presse en pré­sence de son maire et de deux adjoints, plus l’a­vo­cate en charge du dos­sier et le direc­teur de l’as­so­cia­tion Respire… non sans avoir averti en amont les rédac­tions qu’une annonce impor­tante allait être faite. Pollution de l’air ou pas, cha­cun était donc invité à rete­nir son souffle.

Il y a donc une part de com­mu­ni­ca­tion dans l’ac­tion en jus­tice de la Ville. Et on a envie de dire que c’est de bonne guerre. La pré­fec­ture de l’Isère n’a­vait pas non plus, de son côté, adopté le PPA en toute dis­cré­tion. La Ville de Grenoble n’en par­tage pas les orien­ta­tions et tient à le faire savoir, pour­quoi dans ce cas ne pas essayer de média­ti­ser le plus pos­sible la démarche ?

Surtout qu’elle est l’oc­ca­sion pour la muni­ci­pa­lité de mettre en avant ses propres réa­li­sa­tions, qu’il s’a­gisse des pistes cyclables, des pié­ton­ni­sa­tions, des Places aux enfants, etc. Tout en per­met­tant d’at­ta­quer l’État et de le ren­voyer à ses res­pon­sa­bi­li­tés, un des loi­sirs favo­ris d’Éric Piolle qui l’a sou­vent pra­ti­qué par le passé sur les ques­tions de sécu­rité ou d’hé­ber­ge­ment d’ur­gence. En toute légi­ti­mité d’ailleurs, puisque nous par­lons bien de domaines qui relèvent de la com­pé­tence nationale.

Une stra­té­gie de diversion ?

Peut-on sus­pec­ter une stra­té­gie de diver­sion, au pas­sage ? Certains ne man­que­ront pro­ba­ble­ment pas de le faire. D’abord, la Ville a été mise en cause dans la pol­lu­tion, mani­feste, devant les écoles de Grenoble. Durant l’an­née 2022, des unions de quar­tier ont pointé du doigt les nou­veaux plans de cir­cu­la­tion des voi­tures des­si­nés par la Ville, qui auraient entraîné des reports impor­tants devant cer­tains éta­blis­se­ments. La muni­ci­pa­lité réplique, en quelque sorte, en ren­voyant la faute sur l’i­nac­tion sup­po­sée de l’État.

Et puis, de façon plus géné­rale, les sujets polé­miques ne manquent pas en ce moment à Grenoble. Le pro­chain conseil muni­ci­pal du mois de mars risque fort d’être hou­leux, entre la vente des actions Grenoble habi­tat, la hausse de la taxe fon­cière de 25 %, et en prime le fes­ti­val du Mois déco­lo­nial qui repointe le bout de son nez. On peut ima­gi­ner qu’en inves­tis­sant le ter­rain de l’en­vi­ron­ne­ment, sa zone de confort par défi­ni­tion, la majo­rité gre­no­bloise essaye de s’of­frir un espace de respiration. »

Chronique 56 : « La Ville de Grenoble attaque le Plan de pro­tec­tion de l’atmosphère »

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