EN BREF – Un Chantier ouvert au public a permis de mettre en terre plus d’un millier de petits plants issus de 19 espèces différentes, dans le quartier Mistral, le 25 janvier 2023. Objectif : créer un futur bosquet boisé adapté au dérèglement climatique, à l’angle des rues Albert-Thomas et Anatole-France.
Précisément 1150 petits plants ont été mis en terre pour créer un bosquet, fin janvier, dans le cadre d’un chantier ouvert au public (Cop) réalisé dans le quartier Mistral, en présence de Gilles Namur, adjoint aux Espaces publics, à la Nature en ville, à la Biodiversité, à la Fraîcheur et aux Mobilités. Ce en vue « d’une transformation du quartier qui est en cours et qui se veut très très végétale », selon l’élu.
Les participants ? Des enfants et animateurs de la Maison de l’enfance Bachelard, des étudiants de Kaps Mistral (Koloc’ à projets solidaires), des adultes handicapés d’un Établissement et service d’aide par le travail, une classe de l’école Anatole-France, des familles en lien avec la MDH Anatole France et des membres de la pépinière d’entreprises La Pousada.
Guillaume Bouccin, organisateur du Cop, expliquant aux paticipants comment mettre en terre les plants, en janvier 2023. © Agathe Bréchemier – Place Gre’net.
« Mon objectif est de faire du participatif », a expliqué Guillaume Bouccin, organisateur du Cop. Habituellement, les chantiers émanent des citoyens eux-mêmes, mais « ce bosquet boisé a été impulsé par le service Nature en ville ». Les équipes des Cop ont ensuite été sollicitées pour se « joindre à leur projet sous format participatif », poursuit-il.
Objectif : reproduire un bosquet naturel adapté au dérèglement climatique
Les essences choisies ? « Ce sont des indigènes que l’on sait plus résistantes au changement climatique », explique Gilles Namur. Par ailleurs, ce ne sont « pas les mêmes espèces que l’on va retrouver sur les alignements en ville, où beaucoup ne sont pas françaises », précise Louise Brunier, responsable du pôle Arbre au sein du service Nature en ville.
Ici, l’idée est de reproduire l’écologie d’un « bosquet naturel », où certaines essences « vont prendre le dessus pour protéger les autres. On essaye de copier un petit peu ça », poursuit la spécialiste.
Louise Brunier, responsable du pôle Arbre au sein du service Nature en ville, lors de la plantation du futur bosquet boisé du quartier Mistral, dans le cadre du Cop, en janvier 2023, © Agathe Bréchemier, Place Gre’net.
La végétalisation de cette parcelle sert d’expérimentation : « On multiplie les espèces pour éviter les maladies et préparer l’avenir », indique Gilles Namur. Ainsi, « nous pouvons voir ce qui va s’adapter le mieux au changement climatique ». Un sujet majeur dans l’agglomération grenobloise. « Grenoble étant au carrefour de trois climats – montagnard, méditerranéen et continental – on subit les changements peut-être plus qu’ailleurs », rappelle l’élu.
« On mise sur 50 % de survivants »
Les plants résisteront-ils mieux que ceux du talus du mur de l’A480, déplacé pour élargir l’autoroute ? En effet, seuls 30 % des plants de la forêt urbaine ont survécu. « Ici, par rapport au talus, elles sont bichonnées. Elles ont du compost, une belle épaisseur de copeaux, des protections au niveau de la tige elle-même », assure la responsable en charge de la sélection des arbres. « Généralement, sur ces mini-forêts, à distance d’un mètre, on mise sur 50 % [de survivants] », d’après Louise Brunier.
Le terrain du futur bosquet boisé de Mistral, le jour de la plantation des jeunes plants, fin janvier 2023. © Agathe Bréchemier – Place Gre’net.
« C’est le principe de planter assez dense parce qu’on sait que certains ne survivront pas, comme en forêt, en fait ». Reste à savoir si les jeunes plants s’adapteront à ce terrain « drainant [de] galets », en lieu et place « des anciennes alluvions du Drac », explique-t-elle. Mais si tout se passe comme prévu, « des arbres commenceront à être grands d’ici une dizaine d’années », selon la technicienne.