FOCUS – Alors que la Ligue Impro 38 vient de célébrer son anniversaire en grande pompe en cette fin d’année 2022, un très riche programme attend la compagnie ces prochains mois. En point d’orgue : une rencontre festive avec d’autres pratiquants venus du Québec, en mars 2023.
Les membres de la Ligue Impro 38 ont le sourire. Après avoir fêté leurs trente ans du 31 octobre au 5 novembre 2022, ils préparent activement la suite. Prochaine sortie ? Le lundi 7 novembre au Loco Mosquito, rue Thiers, à Grenoble.
Le principe est simple : les spectateurs décident des thèmes possibles et sont censés assurer l’ambiance – un verre étant offert aux plus méritants. Sur scène, un musicien et deux comédiens doivent quant à eux inventer une histoire à partir de chaque sujet tiré au sort.
L’impro pour le plaisir de raconter des histoires
Bruno Caillaud, membre de la Ligue Impro 38 depuis le début, y est entré comme technicien. S’il continue d’assurer un important travail en coulisse, désormais, il monte régulièrement sur les planches.
« C’est venu assez vite, raconte-t-il. J’ai fait la connaissance d’Alain Fert, le créateur de la Ligue 38, qui m’a proposé de participer aux entraînements et de jouer un peu. Entouré d’une belle équipe, j’ai pris le virus. Tout vient de la camaraderie et du plaisir à se retrouver pour raconter des histoires ensemble ».
D’après lui, le plus important est de savoir dire oui aux idées des autres. Le reste est affaire d’envie et de travail, selon des techniques inventées à la fin des années 70 au Québec, la “Terre promise” de l’impro.
Une discipline qu’ont imaginée de joyeux drilles soucieux de remplir les salles de spectacle autant que l’étaient les patinoires. Ici comme ailleurs, le décor des matchs d’impro s’inspire de celui des arènes de hockey.
La nécessité d’être observateur, à l’écoute des autres, pour l’impro
« Ce qui avait été lancé sous une forme expérimentale a finalement fait le tour du monde », assure Jérôme Mattos, force vive de la Ligue iséroise depuis 27 ans. Et qui se réjouit de la vitalité de son art dans le département.
L’occasion de rappeler que ses amis et lui forment, en tant que professionnels, entre 150 et 180 élèves par an, en ateliers ou lors de stages. Il a d’ailleurs personnellement eu l’opportunité de donner des cours en Corée du Sud, auprès d’étudiants francophones. « On a connu une belle année 2022, précise-t-il. J’espère qu’on continuera ainsi en 2023 ».
Pour cela, la Ligue peut notamment compter sur son administratrice, Sylvie Hennequin, adhérente depuis 2005. Evoquant la passion qui l’anime, elle dévoile quelques ficelles du métier. « Contrairement à ce que certains pensent, un bon improvisateur n’est pas nécessairement quelqu’un qui a la tchatche. C’est d’abord une personne qui écoute et est attentive à beaucoup de choses, y compris sur le plan visuel. »
Et dévoquer un ami très timide quand il avait commencé. « Sur scène, il ne faisait rien d’autre que de regarder ses chaussures. Il pensait ne jamais y arriver, mais aujourd’hui, il est très à l’aise devant des salles de 600 personnes. »
Sylvie tient à saluer l’ensemble des clients fidèles de la Ligue, institutions, entreprises ou écoles. « Ils nous confient toujours de très belles missions. Nous allons tout faire pour conserver ce lien privilégié que nous entretenons avec eux ».
Pas question pour autant d’oublier le grand public. La troupe annonce d’ores et déjà des événements à son attention jusqu’au début du mois de juillet 2023. Rendez-vous est pris pour d’autres aventures : « Notre premier but reste de faire rêver les gens ».