EN BREF – La station d’épuration Aquapole faisant face à un problème technique majeur imprévu et difficile à résoudre rapidement, elle pourrait relâcher des boues en fin de journée, ce dimanche 16 octobre 2022. Avec, à la clé, une pollution de l’Isère.
« La station d’épuration Aquapole a subi une casse en début de week-end, que les équipes, malgré les moyens conséquents déployés, n’ont pas encore pu réparer », a indiqué la Métro par communiqué, peu avant 13 heures ce dimanche. Et pour cause : « la pièce endommagée par l’usure et la corrosion se trouve à six mètres de profondeur. » Très difficile donc d’accès.
« Nous parvenons à maintenir le filtrage des effluents en retenant les “gros” déchets de type lingettes, graisse, plastiques, etc., précise la Métro. Mais sur la durée que prendra la réparation de cette casse, il est probable qu’une partie des effluents (une eau marron) soit déversée dans l’Isère dès aujourd’hui. »
« C’est une panne extrêmement rare. On est en gestion de crise »
Les équipes sur place ont observé des signes avant-coureurs dès vendredi 14 octobre. « On a fait passer des caméras partout, identifié la cause de la panne cette nuit [samedi 15 octobre, ndlr] et commencé à intervenir mais la pollution de l’Isère pourrait survenir dès la fin de journée. » Il n’est en effet possible de retenir que durant quarante-huit heures ces boues d’épuration.
« La plupart du temps, on règle ça vite. Là, on n’est pas en capacité de résoudre un tel problème en quelques heures. C’est pour cela qu’on communique. C’est une panne extrêmement rare. On est en gestion de crise. Ce n’est pas du tout normal. »
S’agirait-il de vandalisme ? Pas du tout affirme la Métro, catégorique. « Une pièce maîtresse du système a peut-être cassé sous l’usure et la corrosion. Cela ne devrait pas arriver. On va chercher s’il y avait un problème sur cette pièce, si elle était défectueuse. »
Des entreprises externes interviennent ainsi actuellement sur le site, avec une vingtaine de personnes mobilisés depuis samedi. « Nous allons essayer de mettre en place un pompage pour limiter au maximum le rejet et essayer d’ajouter quelques heures supplémentaires de rétention. »
« Cela va se voir sur une centaine de mètres environ »
Alors qu’Aquapole traite en moyenne 200 000 m³ / jour, le débit de l’Isère est 100 fois supérieur à celui de la station d’épuration. Bonne nouvelle par ailleurs : le temps sec est plutôt favorable car il n’y a pas de grosses arrivées d’eau pluviales à traiter. « Les boues d’épuration vont se voir sur une centaine de mètres environ. Après, cela va se mélanger au reste de l’Isère », assure la Métro.
« On a d’ores et déjà prévenu la fédération de pêche, le club d’aviron, l’office de la biodiversité… Mais on ne craint pas de mortalité décuplé des poissons. » Des consignes à suivre ? « Il faut bien sûr ne pas boire l’eau – mais a priori les gens ne boivent pas l’eau de l’Isère ! –, et ne pas se baigner. »
Dès lundi 17 octobre, un suivi des pollutions éventuelles sera mis en œuvre avec des prélèvement réguliers. Et la Métro affirme préparer une communication auprès du grand public. L’occasion de rappeler quelques règles élémentaires, comme ne pas jeter de lingettes dans les toilettes, ni de déchets par terre, car ils finissent dans les égouts…
2 réflexions sur « L’Isère sur le point d’être polluée suite à la casse d’une pièce maîtresse au sein de la station d’épuration Aquapole »
La farce de l’écologie à la grenobloise, c’est 110 000 € pour des toilettes sèches que personne n’utilise. Combien coûte la pièce cassée ?
https://www.grenoble.fr/projet/635/1135-toilettes-seches-l-experience-ecologique-urbaine.htm
Il faut pas oublier que nous avons mis en eau la station en 2988 donc il y a plus de 34 ans donc un incident majeur en 34 ans bravo à tous ceux qui qui se sont succédé depuis pour faire tourner convenablement l’installation