FOCUS – Le versement tant redouté de boues d’épuration dans l’Isère n’a pas pu être évité, ce dimanche 16 octobre 2022. La station d’épuration Aquapole faisant face à un problème technique majeur, elle a dû relâcher en milieu de journée des eaux usées partiellement traitées. Le problème devrait toutefois être réglé ce mardi 18 octobre vers midi, selon Grenoble Alpes métropole.
Redoutés dimanche, les rejets de boues d’épuration dans l’Isère n’ont pas pu être évités. « Il y a donc ce rejet d’eaux usées (avec traitement très partiel) dans l’Isère depuis hier en milieu de journée », reconnaît Grenoble Alpes Métropole, qui joue la carte de la transparence et revient en détail sur le déroulement des faits.
« Vendredi soir, la station d’épuration Aquapole située au Fontanil-Cornillon a connu une casse de la conduite d’évacuation de la surverse des épaississeurs », a‑t-elle indiqué ce lundi 17 octobre en début d’après-midi. Les locaux techniques se sont alors remplis jusqu’à ce que les alarmes se déclenchent et provoquent l’intervention des agents d’astreinte, samedi 15 octobre vers 4 heures du matin.
Durant les premières heures, les équipes sur place ont suspecté une obstruction de la canalisation. Elles ont alors effectué de nombreuses interventions « pour vidanger et nettoyer les locaux, accéder à la canalisation, la curer, etc ». Puis, elles ont fini par repérer la source du problème, grâce à une caméra d’inspection opérant via deux points d’accès. « Vers 23 h 30 samedi, les services ont enfin découvert qu’une lyre en acier de diamètre 300 mm était cassée juste en sortie d’ouvrage dans le talus », relate la Métro.
Dimanche 16 octobre, les équipes mobilisées ont continué à remettre en état les équipements des locaux techniques noyés la veille et ont opéré une dérivation des flux d’eaux usées après leur prétraitements. À savoir, un dégrillage, un dessablage et un dégraissage. Mais la rétention des boues d’épuration ainsi obtenues n’a pas pu être prolongée et s’est soldé par un rejet dans le milieu naturel.
Une « solution palliative » avant une « solution définitive »
Le « milieu récepteur » (entendez l’Isère) va désormais faire l’objet d’un suivi en trois endroits (juste avant et juste après le rejet, puis 500 m plus loin), et ce deux fois par jour, avec prélèvements et analyses faites au laboratoire d’Aquapole par l’équipe de la régie.
À titre provisoire, les services techniques font fabriquer avec l’aide des sociétés RTS et Cros une pièce chaudronnée « pour pouvoir évacuer la surverse des épaississeurs par pompage ». Une solution présentée comme « palliative ». « Si tout va bien », celle-ci sera opérationnelle lundi soir ou le lendemain matin, « avec une remise en service de la station dans la foulée. »
Enfin, pour apporter une « solution définitive », l’entreprise Caron TP va terrasser le talus à partir de mardi matin pour accéder à la pièce cassée. Les services pourront ensuite la renouveler avec un modèle équivalent en Inox de 350 mm de diamètre de la société RTS. De quoi envisager « une remise en service pérenne en fin de semaine ou plus probablement semaine prochaine ».
Les impacts de ces rejets d’eaux usées peu traitées jugés « minimes » par la Métro
Les impacts de ces versements de boues d’épuration dans l’Isère devraient, selon la Métro, rester « minimes », les volumes déversés étant relativement modestes par rapport à la capacité de dilution de la rivière à cet endroit. À hauteur d’Aquapole, le rejet oscille en effet entre 1,5 et 2,5 m³/s suivant les heures de la journée pour un débit de l’Isère de 120 m³/s.
« Le rejet très partiellement traité de la station est dilué d’un facteur cinquante minimum », assure ainsi la Métro. « Cette dilution permet de maintenir la présence d’oxygène dans la rivière à un niveau qui assure l’absence de mortalité piscicole, et un impact sur la vie aquatique qui sera modéré pour une coupure du traitement biologique que l’on espère limiter à quarante-huit heures », conclut-elle.