DÉCRYPTAGE – La commune d’Eybens a décidé de se débarrasser de la pelouse synthétique en granulats noirs qui recouvrait le stade Roger-Journet. Sage décision car ces matériaux en pneus recyclés sont nocifs pour l’environnement et probablement toxiques pour la santé. Mais une partie de ces microbilles, stockée depuis un mois à côté du stade, s’éparpillent dans l’environnement.
Depuis un mois, un tas de microbilles noires en plastique est stocké à proximité du stade Roger-Journet aux Ruires, à Eybens. Ils proviennent de l’ancien revêtement de pelouse synthétique dudit stade qui vient d’être rénové. De quoi mettre en rogne Raoul Urru, président de l’association J’m’attaque au stock de déchets plastiques. Ces déchets plastiques sont, selon lui, en train de polluer l’environnement à vitesse grand V.
En raison de leur légèreté, ces minuscules morceaux de plastique, des microbilles en SBR1Styrène butadiène rubber, type commun de caoutchouc utilisé principalement dans l’industrie du pneumatique ont eu le temps, en un mois, de se disperser dans les parages avec le vent et les pluies. On les retrouve sur la chaussée, dans les caniveaux, au pied des plantes, près du stade. Ce manque de précaution vis-à-vis de ce types de matériaux illustrerait, d’après Raoul Urru, une tendance générale.
« Depuis toujours, personne n’a jamais rien dit. C’est presque la chronique d’une histoire normale d’une pollution ordinaire. C’est très courant. Cela se passe dans tous les changements de pelouse en France. Les billes restent comme cela pendant des semaines », s’insurge le président. Lequel rappelle que son association a vocation à « mettre un terme à ce type de négligence ». « Des dizaines de milliers de billes » auraient ainsi été disséminées autour du stade, proteste Raoul Urru.
Les pelouses synthétiques et microbilles SBR bientôt interdites par l’Europe
Si, comme tous les plastiques, les microbilles de caoutchouc synthétique échappant au recyclage, iront contaminer la chaîne alimentaire, les micro plastiques constituent, qui plus est, un support idéal pour les virus, bactéries, et leur propagation sur de longues distances. En outre, ces microbilles fabriquées avec d’anciens pneus contiennent les substances cancérigènes : les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).
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