EN BREF – Par voie de communiqué, le Dal 38 remet la pression sur la préfecture de l’Isère concernant les 80 personnes hébergées à la Salle rouge de Grenoble, après avoir occupé l’esplanade de la Caserne de Bonne. Une énième illustration du bras de fer entre l’association et les services de l’État.
« Malgré les conditions de vie à la rue très difficiles cet été, la préfecture se refuse toujours à ses obligations légales d’accueil et de mise à l’abri de personnes en situation de grande vulnérabilité. » Ainsi s’exprime le collectif Droit au logement 38, face à la situation des personnes accueillies à la Salle rouge de Grenoble. Les mêmes qui avaient précédemment occupé l’esplanade de la Caserne de Bonne.
Dans un communiqué en date du vendredi 12 août, le Dal 38 dénonce des « rendez-vous infructueux » avec les services de la DDETS1Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités.. La préfecture renverrait ainsi les personnes vers le 115, « tout en ne donnant pas à ce service les moyens de répondre favorablement à une très grande majorité d’appelants », poursuit le collectif. Qui n’hésite pas à accuser la préfecture de « cynisme ».
Bras de fer entre le Dal et la préfecture
Le Dal pointait en particulier deux situations jugées dangereuses. En l’occurrence, une femme ayant accouché le dimanche 7 août et une autre opérée en urgence. « En réponse à l’urgence de ces situations, et aux interpellations des services hospitaliers inquiets, le directeur adjoint [de la DDETS] nous a alors dit qu’il était sans solutions », relate le communiqué.
Une situation débloquée depuis ? La préfecture de l’Isère indique à Place Gre’net que « les situations signalées par le Dal ont été prises en compte et traitées ». L’association confirme que les deux personnes ont finalement obtenu une solution d’hébergement. Mais, ajoute-t-elle, sans que les soins nécessaires à leur état ne soient prévus. Et sans nourriture garantie, « du fait que les caritatifs étaient en vacances ».
Le Dal insiste encore sur le fait que plus de 80 personnes de la Salle rouge attendent une prise en charge. Et d’enfoncer le clou quant à ses exigences. « La préfecture [maintient] sa demande de liste nominative afin d’étudier les situations administratives de ces personnes au cas par cas. Nous réaffirmons notre opposition à ce tri entre les personnes », écrit ainsi le collectif.