EN BREF – En grève depuis le 12 janvier 2022, les salariés d’Air Liquide France Industrie, sur la plateforme chimique de Pont-de-Claix, ont reconduit leur mouvement ce lundi 17 janvier. Mobilisés sur l’ensemble des sites de la filiale française du groupe, les grévistes demandent toujours une meilleure revalorisation salariale et une prime Covid. Mais les négociations annuelles restent au point mort, les propositions de la direction n’étant pas satisfaisantes pour les salariés.
Pour le sixième jour consécutif, le site isérois d’Air Liquide France Industrie (ALFI), sur la plateforme chimique de Pont-de-Claix, tourne au ralenti ce lundi 17 janvier 2022. Douze des seize salariés de l’usine ont en effet décidé de reconduire la grève débutée mercredi 12 janvier, à l’appel de la CFDT. Une mobilisation qui entre dans le cadre d’un mouvement national touchant l’ensemble des sites de la filiale française du groupe Air Liquide, leader mondial des gaz industriels.
En cause, des négociations annuelles obligatoires (NAO) encore au point mort et butant sur la question des salaires. « On a eu une réunion à 11 heures avec la direction, qui est toujours à des kilomètres de nos demandes », déplore Jérôme Macaire, délégué syndical CFDT. « Ils ne veulent toujours pas entendre parler d’augmentation collective et restent sur des augmentations individuelles, avec en plus des propositions hyper compliquées. »
Objectif : une hausse collective des salaires au moins équivalente au taux d’inflation
Les salariés réclament en effet une revalorisation collective des salaires basée « au minimum sur l’inflation [en 2021] de 2,8 % ». Mais de son côté, la direction d’Air Liquide France Industrie maintient son offre initiale, à savoir des augmentations individuelles de 2,4 % au maximum. Une hausse qui, de surcroît, « ne concernerait pas tous les salariés », dénonce Jérôme Macaire.
Le syndicaliste regrette également que la direction « ne propose même pas de prime Covid », autre revendication des grévistes, qui demandent une prime exceptionnelle de 1000 euros, après avoir « travaillé non-stop en présentiel » depuis le début de la pandémie.
Pourtant, « ce n’est pas l’argent qui manque dans l’entreprise », souligne Jérôme Macaire, rappelant les excellents résultats financiers de la filiale ALFI comme de la maison-mère Air Liquide. L’indignation des salariés est d’autant plus vive que d’après la CGT Air Liquide – non présente sur le site de Pont-de-Claix mais soutenant le mouvement national –, la part des bénéfices reversée aux actionnaires s’élève à près de 60 % chaque année.
« Il y a de grandes chances qu’on reparte en grève demain »
Pourtant, Air Liquide France Industrie campe toujours sur ses positions, malgré de légères avancées, « très insuffisantes » pour les grévistes. « Ils sont en train d’écœurer les gens, ce qui risque d’avoir des conséquences pour la suite », prévient Jérôme Macaire.
En attendant de nouvelles propositions de la direction, les salariés de Pont-de-Claix, comme leurs collègues des autres usines françaises d’ALFI, continuent de bloquer le site. La CFDT a ainsi installé un barnum à côté du portail d’entrée Nord de la plateforme chimique. Et Jérôme Macaire l’annonce : « Il y a de grandes chances qu’on reparte en grève demain [mardi 18 janvier] ».
Contactée, la direction d’Air Liquide France Industrie indique ne pas avoir d’éléments supplémentaires à communiquer depuis sa première déclaration du mercredi 12 janvier. Elle ne fait donc toujours « pas de commentaires sur les NAO 2022, les négociations étant actuellement en cours ».