EN BREF – Une vingtaine d’étudiants et de militants syndicaux se sont rassemblés devant la présidence de l’Université Grenoble Alpes, ce jeudi 16 décembre 2021. L’objectif ? Protester contre la nouvelle plateforme d’affectation par choix algorithmique « Trouver mon Master » et contre la suppression de 256 postes sur les huit prochaines années.
Une semaine après l’annonce du passage en distanciel de la réunion du conseil d’administration du 16 décembre, étudiants et militants syndicaux se sont donné rendez-vous ce jeudi matin devant la présidence de l’Université Grenoble Alpes dès 9 heures pour protester contre cette décision. À l’ordre du jour de cette réunion : le vote de la tranche 2022 du plan de 256 suppressions de postes sur les huit prochaines années.
Rassemblement des étudiants contre les suppressions d’emploi et la réforme « Trouver mon Master » le 16 décembre 2021 devant la présidence de l’Université Grenoble Alpes. © Isaline Boiteux – Place Gre’net
« Tenir un conseil d’administration de cette importance en distanciel nuit gravement au processus démocratique », s’est indigné Martin, étudiant en licence de mathématiques. La raison de cette dématérialisation ? Le risque que représenterait le fait de réunir plus de 40 personnes dans un même lieu alors que la cinquième vague de Covid-19 fait rage. Une aberration pour les étudiants qui continuent d’assister à leurs cours dans des amphithéâtres bondés. « C’est tout simplement un prétexte pour nous empêcher de faire entendre nos revendications », a ajouté une étudiante du campus.
Rassemblement des étudiants contre les suppressions d’emploi et la réforme « Trouver mon Master » le 16 décembre 2021 devant la présidence de l’Université Grenoble Alpes. © Isaline Boiteux – Place Gre’net
Ces 256 suppressions de postes pourraient, selon les étudiants, avoir de lourdes conséquences sur la suite de leur scolarité. « Ces suppressions de postes entraînent inévitablement des suppressions d’heures de cours », a dénoncé Martin, prenant l’exemple de l’UFR Arts et sciences humaines où deux heures de cours hebdomadaires ont disparu de l’emploi du temps des élèves de licence l’an dernier.
Mais les étudiants ne sont pas les seules à pâtir de ces mesures : « Les enseignants-chercheurs sont aussi impactés. Pour palier aux suppressions de postes et aux non-remplacement des départs à la retraite, ils sont contraints de travailler plus, ce qui leur laisse moins de temps pour s’adonner à leurs recherches », a‑t-il ajouté.
Une sélection inacceptable pour les étudiants
« Réserver le Master à une élite » : c’est également ce que reprochent les étudiants à la nouvelle plateforme « Trouver mon Master ». Dès le mois de février 2022, les titulaires d’une licence postuleront sur une plateforme d’affectations par choix algorithmique, à la manière de Parcoursup, destiné depuis 2018 à orienter les néobacheliers vers le supérieur. Un algorithme censé fluidifier l’entrée des étudiants en Master, mais qui devrait, selon les syndicats, renforcer la sélectivité des formations en l’absence de création de places.