FLASH INFO – Une technique du Synchrotron européen de Grenoble (ESRF) offre de nouvelles perspectives pour la conservation du Mary Rose, navire de guerre préféré d’Henry VIII. Renflouée en 1982, une grande partie de l’épave exposée à la base navale de Portsmouth fait l’objet de nombreuses mesures de restauration. La revue Matter a publié les résultats inédits obtenus à l’ESRF le 27 octobre 2021.
« Voir non seulement la structure mais aussi le niveau de dégradation, les traitements de conservation antérieurs et d’autres inclusions du milieu marin est fascinant », s’enthousiasme Eleanor Schofield, auteur de l’étude et directrice générale adjointe du Mary Rose Trust.
La technique utilisée pour obtenir des informations sur les substances logées dans le bois du navire est particulièrement innovante. « C’est la première fois que nous utilisons la technique de diffusion totale des rayons X avec tomodensitométrie pour étudier avec succès des échantillons du patrimoine culturel à l’échelle nanométrique », se réjouit Marco Di Michiel, scientifique à l’ESRF.
Une exploration jugée cruciale par l’équipe de chercheurs dirigée par l’Université de Sheffield et le Mary Rose Trust, en charge de la conservation de cet emblème de la flotte du roi d’Angleterre Henri VIII.
Les rayons X du synchrotron ont scanné un morceau de la coque
Le prestigieux navire qui servit dans de nombreuses guerres, notamment entre la France et l’Écosse, a disparu1Le naufrage a eu lieu dans le bras de mer du Solent qui sépare l’Angleterre de l’île de Wight, face au château de Southsea, dans lequel se trouvait Henri VIII. lors de l’un de ces affrontements en juillet 1545. La caraque2Ancien navire à voiles, de fort tonnage, très haut sur l’eau est ainsi restée plus de 400 ans au fond de la mer ! Le temps nécessaire à « des dépôts nocifs » de s’accumuler dans la coque en bois.
Les rayons X ont scanné l’intérieur d’un morceau de bois du Mary Rose. « Cette technique nous fournit une mine de connaissances », explique Eleanor Schofield. « Nous pouvons les utiliser pour mieux comprendre comment les matériaux réagiront à certains traitements et environnements et, à partir de là, concevoir de futures stratégies de conservation pour préserver le Mary Rose pour les années à venir. »
Et Marco Di Michiel de conclure que « ce travail ouvre de nouvelles perspectives pour les recherches menées dans le domaine de la conservation du patrimoine culturel. »