FOCUS – La Métropole de Grenoble organisait une visite de chantier lundi 11 octobre au futur centre de sciences de Pont-de-Claix. L’occasion pour son président Christophe Ferrari (et maire de la ville) de révéler le nom du futur centre, après un vote organisé auprès des habitants de la Métropole.
Les habitants de la Métropole en ont décidé : le futur centre de sciences de Pont-de-Claix s’appellera Cosmocité. Et c’est à l’occasion d’une visite du chantier lundi 11 octobre que le président de la Métro (et maire de Pont-de-Claix) Christophe Ferrari a révélé le nouveau nom officiel. 51 % des votants l’ont en effet choisi, loin devant les deux autres propositions qu’étaient Pulsar et Microméga.
Décryptage du nom : « Le Cosmos fait référence à l’univers, l’infiniment grand, et la cité évoque une communauté de citoyens. Bref, ce qui nous lie au quotidien », explique Christophe Ferrari. Avant de s’autoriser un peu de lyrisme : « Aller à Cosmocité, ce sera visiter une cité dédiée à l’univers, comprendre que les sciences ont une conséquence directe sur les sociétés, devenir un citoyen éclairé par l’apprentissage de la démarche scientifique ».
Entre envolées et polémiques
Il est vrai que le sujet du centre de sciences, effet possible de son planétarium, est propice aux grandes envolées, comme l’avait démontré des échanges lors du conseil métropolitain de mars 2021. Reste que l’objet n’est pas que poétique, mais porte des valeurs de culture scientifique d’importance à l’heure des fausses nouvelles véhiculées par les réseaux sociaux, rappelle encore le président de la Métropole.
L’opposition métropolitaine n’avait pas manqué, pour sa part, de ramener les discussions sur des sujets plus terre à terre. Notamment le coût du projet. S’il se réjouit de la participation de la Région, qui compte parmi les membres fondateurs du centre, Christophe Ferrari reconnaît que les ambitions ont été revues à la baisse. « Nous travaillons à rationaliser les choses, à faire avec moins, c’est bien logique et c’est bien normal », explique-t-il. Le projet n’en affiche pas moins 11 millions d’euros au compteur, dont la moitié pris en charge par l’intercommunalité.
Mais avant l’opposition, c’est bien au sein de la majorité que les critiques avaient fusé. Éric Piolle avait même à demi-mot qualifié le projet de « caprice d’élu » en décembre 2018. Une passe d’armes qui appartient au passé ? « Pour moi, ça ne s’est jamais posé », répond Christophe Ferrari. Avant de décrire « un lieu apaisé, loin de toutes les passions ». À l’image, ajoute-t-il, de la science elle-même, espace de raison.
Ouverture prévue de Cosmocité pour la fin de l’année 2022
À quoi ressemblera le centre de sciences de Pont-de-Claix ? L’ensemble se compose de deux bâtiments, l’un blanc où se déroule la circulation des visiteurs, l’autre noir pour accueillir les scénographies. Dont le planétarium et une salle 3D. Alors que les travaux de gros oeuvre ont débuté sur le chantier, les décisions définitives en matière de teintes à l’intérieur comme l’extérieur sont en cours de rendu.
Jean-Yves Guibourdenche, du cabinet Arcane, insiste sur la volonté de sobriété esthétique du bâtiment : « Ce que l’on vient voir, c’est l’exposition scientifique. Il y a beaucoup de musées où l’on voit plus l’architecture que ce qui est projeté. Ici, on veut être discret dans l’intérêt des expositions ». L’architecte n’en dépeint pas moins un bâtiment qui se détachera à dessein de son environnement, même si les teintes et matériaux ont été transmis aux constructions en cours voisines.
Quelle date d’ouverture pour Cosmocité ? Décembre 2022, annonce Christophe Ferrari en laissant bien entendre qu’un retard serait malvenu. Et pour cause : la Métropole veut inscrire l’inauguration dans le cadre de la capitale verte européenne. Si le centre a le nez dans les étoiles, il a aussi vocation à parler de climat ou de pollution, explique le président. Tout en se situant sur un territoire où la science « fait partie de notre ADN collectif ».