Grenoble : plus d’une cen­taine de lycéens dans la rue pour deman­der l’an­nu­la­tion des épreuves du bac

Grenoble : plus d’une cen­taine de lycéens dans la rue pour deman­der l’an­nu­la­tion des épreuves du bac

FOCUS – Une cen­taine de lycéens ont mani­festé dans les rues de Grenoble, ce jeudi 6 mai, pour deman­der l’an­nu­la­tion des épreuves du bac­ca­lau­réat. Après le blo­cage d’é­ta­blis­se­ments un peu par­tout en France en début de semaine, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation natio­nale, a annoncé des amé­na­ge­ments pour la ses­sion 2021. Sans satis­faire les syn­di­cats et élèves mobilisés…

« Ça fait quelques mois qu’on avance dans l’in­connu, lâche Clémence Lourdeaux, secré­taire fédé­rale de l’UNL Isère. On ne sait pas vrai­ment com­ment vont être les épreuves du bac­ca­lau­réat. » Comme elle, une cen­taine de per­sonnes ont défilé, jeudi 6 mai, dans les rues de Grenoble.

La colère des lycéens ne s’es­tompe pas. Lundi 3 mai, le lycée des Eaux Claires à Grenoble et le lycée Marie-Curie à Échirolles ont ainsi été blo­qués. Deux jours plus tard, les élèves ont barré l’en­trée du lycée Stendhal, à Grenoble.

Une centaine de lycéens ont défilé dans les rues de Grenoble. © Tim Buisson – Place Gre’net

Une cen­taine de lycéens ont défilé dans les rues de Grenoble. © Tim Buisson – Place Gre’net

Pour cette nou­velle jour­née de mobi­li­sa­tion, les lycéens se sont donné ren­dez-vous au niveau de l’a­ve­nue Alsace-Lorraine. Il ont ensuite tourné à droite sur le bou­le­vard Gambetta, avant de pas­ser devant le lycée Champollion et de prendre l’a­ve­nue Agutte-Sambat. Enfin, la mani­fes­ta­tion a emprunté la rue Lesdiguières, puis la rue Eugène-Faure pour ter­mi­ner devant le rec­to­rat. Le tout sous l’oeil de quelques policiers.

Des amé­na­ge­ments pour cer­taines épreuves du baccalauréat

À l’initiative de ces mou­ve­ments ? L’Union natio­nale des lycéens (UNL) et le Mouvement natio­nal lycéen (MNL), deux orga­ni­sa­tions syn­di­cales qui sou­haitent la vali­da­tion du bac­ca­lau­réat via le contrôle continu. Ce en rai­son de la crise sani­taire et des confi­ne­ments qui ont per­turbé la pré­pa­ra­tion de l’exa­men habituel.

Clémence Lourdeaux secrétaire fédérale pour l'UNL Isère. © Tim Buisson – Place Gre’net

Clémence Lourdeaux, secré­taire fédé­rale pour l’UNL Isère. © Tim Buisson – Place Gre’net

La veille, le ministre de l’Éducation natio­nale était l’invité de France 2. Jean-Michel Blanquer en a pro­fité pour annon­cer l’a­mé­na­ge­ment de cer­taines épreuves. Ainsi, pour la phi­lo­so­phie, les étu­diants pour­ront choi­sir s’ils pré­fèrent gar­der leur note du contrôle continu ou celle de l’épreuve.

« C’est mieux que pas­ser le contrôle nor­mal, insiste Clémence Lourdeaux, par ailleurs étu­diante en ter­mi­nale au lycée La Saulaie à Saint-Marcellin. Ça prend en consi­dé­ra­tion ceux qui n’ont pas pu se pré­pa­rer à l’é­preuve ». D’autant plus que les élèves pour­ront choi­sir entre quatre sujets au lieu de trois (un sujet d’explication de texte, et trois sujets de dissertation).

Grenoble: mobilisation contre les épreuves du baccalauréat. Banderole en tête de cortège. © Tim Buisson – Place Gre’net

Banderole en tête de cor­tège. © Tim Buisson – Place Gre’net

Les lycéens veulent croire que leur mobi­li­sa­tion a per­mis de faire bou­ger les lignes. « C’est bien ce qui a été fait », abonde Maya, lycéenne de pre­mière au lycée Stendhal.

Elle doit pas­ser les épreuves de fran­çais cette année. Là aussi, le nombre d’œuvres à étu­dier pour l’é­preuve a été dimi­nué. En jan­vier der­nier, le minis­tère de l’Éducation natio­nale a en effet fait des annonces.

Les lycéens n’au­ront ainsi que qua­torze textes à tra­vailler dans la voie géné­rale, au lieu de vingt œuvres. Tandis que pour la voie tech­no­lo­gique, leur nombre passe de douze à sept. « Pour moi, ça va plu­tôt dans le bon sens », explique Maya.

Pas d’a­mé­na­ge­ment pour le grand oral du bac

Mais Jean-Michel Blanquer reste ferme sur le grand oral du bac­ca­lau­réat. Pas ques­tion, pour lui, d’y renoncer.

Maya, étudiante au lycée Stendhal de Grenoble. © Tim Buisson – Place Gre’net

Maya, étu­diante au lycée Stendhal de Grenoble. © Tim Buisson – Place Gre’net

Cette épreuve doit per­mettre d’é­va­luer « la maî­trise d’une parole per­son­nelle, struc­tu­rée et argu­men­tée, la capa­cité à déployer avec clarté et convic­tion une réflexion, à dia­lo­guer et à débattre, à adop­ter une dis­tance cri­tique par rap­port aux savoirs acquis et à son pro­jet de for­ma­tion ».

C’est la pre­mière fois que les élèves devront se plier à cet exer­cice depuis la réforme du bac en 2019. « On est le crash test », grince Clémence Lourdeaux.

Et pour cause, l’an der­nier, toutes les épreuves avaient été annu­lées en rai­son de l’é­pi­dé­mie de Covid-19. « C’est une épreuve très inéga­li­taire », insiste Clémence Lourdeaux. Pour les syn­di­cats, tous les lycéens ne dis­posent pas des mêmes condi­tions d’en­sei­gne­ment. Ils redoutent donc éga­le­ment un manque de préparation.

Grenoble: mobilisation contre les épreuves du baccalauréat. Banderole pour demander l'annulation du grand oral. © Tim Buisson – Place Gre’net

Banderole pour deman­der l’an­nu­la­tion du grand oral. © Tim Buisson – Place Gre’net

Le ministre se veut tou­te­fois ras­su­rant. « Les élèves pour­ront venir avec un mes­sage de leur pro­fes­seur indi­quant les domaines qui n’ont pas pu être étu­diés à temps », indique Jean-Michel Blanquer. Le jury inter­ro­gera ainsi les élèves uni­que­ment sur les thé­ma­tiques qu’ils ont eu le temps d’aborder.

Ne pas déva­luer le bac­ca­lau­réat : un vœu pieu ?

Les syn­di­cats redoutent éga­le­ment que le bac­ca­lau­réat ne perde de sa valeur. C’est en tout cas ce que craint Clémence Lourdeaux avec les annonces de Jean-Michel Blanquer. « C’est un peu don­ner le bac au rabais », assène-t-elle. Et ce alors que la péti­tion en faveur du contrôle continu a recueilli plus de 230 000 signatures.

L’Union natio­nale des lycéens a déjà lancé un appel natio­nal à la mobi­li­sa­tion pour le lundi 10 mai. Les lycéens doivent nor­ma­le­ment plan­cher sur le sujet de phi­lo­so­phie jeudi 17 juin.

Tim Buisson

Tim Buisson

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