COUP DE GUEULE - En Isère, les autorités sanitaires interdisent d'administrer la 7e dose contenue dans le flacon du vaccin Pfizer que de nouvelles seringues permettent d'extraire. Une décision qui fait bondir des médecins, alors même que la vaccination avance à petits pas en France et que l'approvisionnement en sérum est toujours chaotique et aléatoire. L'un d'entre eux s'en explique, sous couvert d'anonymat de peur de sanctions du conseil de l'ordre.
Alors que la campagne vaccinale fait débat, entre approvisionnement au compte-gouttes et controverses sur son efficacité, les autorités sanitaires freinent des quatre fers. En Isère mais aussi vraisemblablement dans toute la région Auvergne Rhône-Alpes, un mail adressé par l'Agence régionale de santé (ARS) interdit aux médecins et infirmiers de pratiquer autant de vaccins qu'il serait possible d'en faire par flacon.
Initialement, un flacon de vaccin Pfizer, une fois dilué, permettait d'en extraire 5 doses et de faire autant de vaccins. Mais rapidement, on s'est rendu compte qu'il était possible d'en extraire 6 doses, en s'y prenant bien. Pour permettre ce bonus, médecins et infirmiers ont été équipés fin janvier de nouvelles seringues, sans espace mort (volume qui reste une fois le piston complètement enfoncé).
Bingo ! Car la nouvelle seringue, dotée d'une aiguille dite sertie, permet non seulement d'extraire facilement la 6e dose mais également une 7e dose. « Une dose, c'est 0,3 ml et le flacon fait 2,25 ml. Donc, on a 7 doses complètes sans aucun problème avec les nouvelles aiguilles », explique un médecin de la région grenobloise. « Et même après la 7e dose, il reste 0,15 ml ! »
« L'ARS nous prend pour des idiots ! »
Un rab plutôt bienvenu alors que la vaccination avance à petits pas en France et en Europe. Et alors que le laboratoire américain Pfizer annonçait mi-janvier un retard dans la livraison dû, selon lui, aux travaux destinés à accroître la capacité de son usine en Belgique prévue pour approvisionner l'Europe.
À la guerre comme à la guerre ? Pas vraiment. Alors que de nombreux médecins et infirmiers n'hésitent pas depuis plusieurs semaines à pomper un maximum dans les flacons, l'ARS a, le 26 février, mis le holà…
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 67 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous