Les annulations de brocantes ou de vide-greniers en Isère ne pénalisent pas que les chineurs dominicaux. Les finances des structures qui les portent, souvent des unions de quartier, en souffrent également. Alors que l’Union de quartier Saint-Bruno dénonçait, dès le mois de septembre 2020, les conséquences des annulations de ses rendez-vous, l’Union de quartier Saint-Laurent évoque, elle aussi, une situation de déficit. Et espère bien pouvoir rapidement organiser ses rendez-vous annuels.
Après une année 2020 bien maussade pour les chineurs isérois du dimanche, l’année 2021 ne s’ouvre pas sous de meilleures augures. Si l’Ardèche et la Drôme, notamment, autorisent la tenue des vide-greniers, tel n’est pas le cas de l’Isère. Les rendez-vous traditionnels grenoblois, qu’il s’agisse du vide-grenier de l’Esplanade, de la brocante mensuelle du quartier Hoche ou des brocantes de quartier, restent ainsi interdits pour raisons sanitaires.
Une position qu’assume la préfecture de l’Isère. « Les brocantes et les vide-greniers n’ont pas repris. Ce sont des lieux dans lesquels un brassage de personnes peut-être important, avec un respect des gestes barrières difficile à appliquer », indique-t-elle à Place Gre’net. Reste que, de son côté, un marché comme celui du quartier Saint-Bruno, où le brassage de population est tout aussi important, se tient bel et bien tous les matins.
Un coup dur pour les finances des unions de quartier
L’annulation des vide-greniers n’a pas d’effet que sur le moral des chineurs, elle touche également à la santé financière des structures qui les organise. L’union de quartier Berriat-Saint-Bruno-Europole a été la première à tirer la sonnette d’alarme, en septembre 2020. Pas de vide-grenier en avril pour cause de confinement, puis en octobre par décision préfectorale. « Ces annulations successives mettent durement à l’épreuve nos énergies… et nos finances », alertaient l’association.
Même constat du côté de l’Union de quartier Rive Droite-Saint-Laurent. Alors que la vie des quais et de la rue Saint-Laurent est d’ordinaire rythmée par ses quatre brocantes annuelles, aucun chineur n’a pu les parcourir durant l’année 2020. « C’est clairement un déficit pour l’association du point de vue économique », explique à Place Gre’net la présidente de l’Union de quartier, Jessica Suret. Qui estime la perte entre 6 000 et 8 000 euros.
Jessica Suret ne conteste pas les premières annulations. Au contraire, juge-t-elle, l’association aurait eu bien du mal à faire appliquer des règles sanitaires encore récentes, et pas forcément entrées dans les mœurs. « Nous aurions été responsables du port du masque, quand il n’était pas obligatoire dans la rue. C’est sûr que nous n’aurions pas eu les épaules pour assumer ces responsabilités-là », admet-elle volontiers.
« Si on peut aller aux Galeries Lafayette, on peut aller dans des vide-greniers »
Et aujourd’hui ? « Maintenant que l’on est passé à d’autres habitudes, ça ne me paraîtrait pas trop compliqué de réorganiser la brocante », estime la présidente de l’union de quartier. Qui se dit prête à fournir aux brocanteurs du gel hydroalcoolique, ainsi qu’à espacer les stands pour faciliter la distanciation physique. Dans tous les cas, « si on peut aller aux Galeries Lafayette, on peut aller dans des vide-greniers », considère-t-elle.
Jessica Suret ne cache d’ailleurs pas son espoir de pouvoir organiser le rendez-vous du mois de mars, traditionnellement celui qui “marche” le mieux pour l’association avec celui de juin. Une perspective qui semble s’éloigner, alors que des bruits de reconfinement se font de plus en plus entendre. Pendant ce temps, craint la présidente, les brocanteurs professionnels se tournent vers d’autres rendez-vous… et pourraient ne pas revenir à Grenoble.
Cependant, insiste la présidente, les dégâts ne sont pas qu’économiques. « Du point de vue social, c’est aussi une perte de contact avec les habitants », décrit-elle. Sans parler d’une dimension environnementale évidente, quand les vide-greniers favorisent le réemploi d’objets qui risquent fort, à défaut, de finir dans des déchetteries. Tandis que des livres, disques ou films, végètent dans des greniers et des garages en attendant de retrouver un jour preneurs.
Une réflexion sur « Isère : les annulations de vide-greniers et brocantes pèsent sur les finances des associations… et le lien social »
Pourquoi au nom du covid le préfet interdit il ENCORE les brocantes et vides greniers nous sommes les seuls à le faire, le préfet na rien compris!!!!
Il y a beaucoup de monde qui en dépendent