EN BREF – Après avoir protesté contre le gel des salaires en 2020, jeudi 5 novembre, avec
une grève illimitée, l’intersyndicale de STMicroelectronics appelle à une nouvelle journée de mobilisation ce jeudi 12 novembre. Une action soutenue par les sections locales du Grésivaudan du Parti communiste et d’Europe Écologie Les Verts (EELV).
Le mécontentement monte chez STMicroelectronics après l’annonce de la non augmentation des salaires pour 2020. Une décision qui a du mal à passer chez les salariés grévistes.
Ces derniers ont ainsi entamé une grève illimitée le jeudi 5 novembre à l’appel de la CFDT, la CGT et le CAD (Collectif autonome et démocratique).
Depuis, les mouvements se poursuivent partout en France et notamment en Isère, sur les sites de Crolles et de Grenoble. Pour l’instant, la direction n’a pas donné de suite à leurs revendications.
Les syndicats maintiennent la pression sur la direction
Les syndicats appellent ainsi à une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 12 novembre. « On maintient la pression », insiste David Majewski, délégué syndical CGT sur le site de Crolles. D’autant plus que la production commence à être touchée. Ce qui risque de retarder la livraison des commandes.
En tout, 480 salariés ont participé au mouvement de grève depuis le début des mobilisations. Sachant que le site de Crolles compte 4 300 salariés.
Cette forte mobilisation ne s’était pas produite depuis 2012, alors que les salariés grévistes réclamaient déjà des augmentations de salaire. Ils avaient finalement obtenu gain de cause avec 70 euros d’augmentation.
Seconde phase de grève à STMicroelectronics
« À partir de jeudi, c’est le lancement de la seconde phase de grève », précise David Majewski. Avec toujours le même mot d’ordre : une augmentation des salaires pour 2020. Idem pour la méthode, avec un arrêt total du travail ou pendant la moitié de la journée afin de freiner la production.
Le syndicaliste craint également un creusement des inégalités qui pourraient s’amplifier avec le versement de primes individuelles liées à la productivité. Les salariés mobilisés sont, pour la grande majorité, des ouvriers, des administratifs et des techniciens ainsi que des agents de maîtrise. Sans oublier quelques ingénieurs et cadres.
Tim Buisson
LE PCF* et EELV soutiennent la grève à STMicroelectronics
Les groupes locaux du Parti communiste français et d’Europe Écologie Les Verts du Grésivaudan apportent chacun leur soutien aux salariés de STMicroelectronics en grève à Crolles.
En cause : le fait que la multinationale engrange les bénéfices malgré le contexte sanitaire, et table sur 165 millions d’euros de dividendes pour cette année.
Et le PCF de rappeler que l’entreprise a reçu, au titre du plan nano 2022, « 800 millions d’euros sur 5 ans d’argent public ». Il exige ainsi « que les aides publiques et les allègements de cotisations ou impôts en direction des grandes entreprises soient conditionnés à des objectifs précis et un contrôle strict en matière de résultats pour l’emploi, les salaires et la transition énergétique ».
Même son, de cloche, du côté de la section locale dEELV : « Il est nécessaire de conditionner ces aides à des contreparties sociales et environnementales ». Sachant que « l’entreprise bénéficie du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), du crédit impôt recherche (CIR) et des plans Nano 2012, 2017 et 2022 ». Enfin, les écologistes souhaitent que les conseils d’administration des entreprises soient composés pour moitié de salariés.
* Article mis à jour le 12 novembre à 10 heures, pour y intégrer le soutien du PCF, qui avait été omis.