FOCUS — L'universitaire grenoblois Romain Rambaud milite pour la mise en place du dispositif de participation citoyenne sur Grenoble en matière de sécurité publique. Le principe ? Désigner des citoyens référents qui assurent le lien entre police et habitants. Et occasionnellement signaler aux forces de l'ordre des situations suspectes ou des comportements délictueux.
Un dispositif de participation citoyenne à Grenoble ? Tel est le vœu porté par un groupe Facebook animé par l'universitaire grenoblois Romain Rambaud. Depuis le 11 août, le groupe baptisé « Grenoble - Pour une participation citoyenne en matière de sécurité publique » fait part de ses démarches destinées à mener à bien son projet. Auprès des unions de quartier, mais aussi de la préfecture de l'Isère et de la Ville de Grenoble.
Créé à l'échelle nationale en 2006, le dispositif de participation citoyenne a été encadré par une circulaire de 2011 refondue en avril 2019. Il vise ainsi "à favoriser le rapprochement entre les forces de sécurité de l’État, les élus locaux et la population, à développer auprès de celle-ci une culture de la prévention de la délinquance ainsi qu'à améliorer les conditions d'exercice des missions dévolues aux forces de sécurité de l’État"
Dans ses « fiches pratiques pour les maires » dédiées aux questions de sécurité, la préfecture précise que ce dispositif se veut « fondé sur la solidarité de voisinage », avec pour objectif de « développer un comportement de nature à mettre en échec la délinquance et les incivilités ».
« Sortir de la logique de déni et de peur »
Concrètement, la participation citoyenne consiste à choisir des « citoyens référents », chargés de faire le lien entre les habitants d'un quartier et la police municipale, nationale, voire la gendarmerie selon les secteurs. Le rôle des référents ? Se faire le relais de messages de prévention. Mais aussi alerter les forces de l'ordre lors « de tout événement suspect ou de tout fait de nature à troubler la sécurité des personnes et des biens ».
Les citoyens référents sont choisis par le maire, sur la base du volontariat, et exercent leur fonction au titre du bénévolat. À noter que leur statut ne leur confère aucun pouvoir de puissance publique. Pas question, dès lors, de verbaliser soi-même des voisins indélicats. Et encore moins de se faire justice soi-même.
« Nous souhaitons que Grenoble adopte ce dispositif afin d'améliorer la sécurité et la tranquillité publiques, ainsi que de changer profondément les mentalités à Grenoble, pour sortir de la logique de déni et de peur », écrit Romain Rambaud. Peur et déni ? L'administrateur relaie en effet des chiffres sévères sur la montée de l'insécurité à Grenoble. Quitte à susciter des débats... et même un départ de son groupe.
Un rendez-vous à venir avec la Ville de Grenoble sur la participation citoyenne ?
Dès le 12 août, Romain Rambaud indiquait que la démarche était relayée par le Comité de liaison des unions de quartier de Grenoble. Le Cluq « avait déjà il y a quelque temps essayé de promouvoir ce dispositif », précise-t-il. Premières démarches officielles : un courriel à Maud Tavel, adjointe en charge de la Tranquillité publique. Plus un autre message adressé directement à Éric Piolle, maire de Grenoble.
Mardi 1er septembre, Romain Rambaud annonce qu'une réponse de la Ville lui est finalement parvenue. « Nous sommes également persuadés qu’une collaboration de toutes et tous apportera une réponse à la hauteur des enjeux de tranquillité de la ville », écrit Maud Tavel. Avant d'ajouter : « J’étudie avec attention votre proposition en lien avec les services de la ville concernés et nous reviendrons vers vous prochainement pour suites à donner. »
Romain Rambaud se prévaut aussi du « soutien » du procureur de la République de Grenoble. Et d'un rendez-vous à venir avec la préfecture de l'Isère. Le but ? Se tourner en priorité vers les acteurs institutionnels pour demeurer autant « apolitique » que possible. « Nous pensons qu'une démarche administrative inter-institutionnelle doit être tentée en premier lieu, et que l'intérêt général prévaudra sur les considérations partisanes », indique ainsi Romain Rambaud.
Florent Mathieu
0 réflexion sur « Sécurité publique à Grenoble : l’universitaire Romain Rambaud promeut un dispositif de participation citoyenne »
« l’authentique »
J’ai bien peur que l’esprit de délation ne soit pas mort dans la population…
On a vu ce que donnait la possibilité de dénoncer son voisin aux autorités.
Un essai de « voisins vigilants » avait été essayé sous Sarko, on n’a rien vu d’intéressant …
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