FOCUS – Dans le cadre de la préparation d’un plan d’aide pour les associations iséroises, le Conseil départemental de l’Isère a adressé un questionnaire aux milliers de structures présentes sur le territoire. Objectif ? Identifier les besoins… avec la promesse de « ne laisser personne sur le bord du chemin ».
Pour Jean-Pierre Barbier, « la crise économique est plutôt devant nous ». Si le président du Département de l’Isère reconnaît le besoin de chacun de « revenir à une vie normale », il ne se fait guère d’illusions sur l’impact du Covid-19 et des mesures de confinement sur la vie économique. En première ligne ? Les associations, durement touchées financièrement par la crise sanitaire.
Le Département annonce avoir d’ores et déjà voté un certain nombre de subventions en direction des structures. Mais il compte s’investir encore davantage dans le soutien aux associations. Et pour cause, souligne Jean-Pierre Barbier : « Nous en avons 26 000 en Isère, qui représentent 260 000 bénévoles et 31 000 emplois salariés. C’est quelque chose de non négligeable ! »
Un questionnaire pour les associations iséroises
C’est pourquoi la collectivité adresse aux associations un questionnaire sur les difficultés rencontrées durant la crise. Les questions portent sur l’impact du confinement, sur l’activité des structures, les questions de trésorerie… et le degré de confiance en l’avenir. « À l’horizon fin 2020, dans quelle situation pensez-vous vous trouver ? », demande ainsi le Département. Les options proposées vont de la reprise normale à la disparition pure et simple de la structure.
L’ensemble des 26 000 associations décrites par Jean-Pierre Barbier ont-elles été contactées ? Le président veut le croire. « On a envoyé ce questionnaire à toutes les associations, de la plus petite à la plus grosse. C’est notre volonté au niveau du Département : on ne veut laisser personne au bord du chemin », assure Jean-Pierre Barbier.
Difficile cependant de garantir l’exhaustivité. Au cours même de la visioconférence de presse pour évoquer le fameux questionnaire, deux radios associatives ont ainsi expliqué… ne pas avoir reçu le document en question. « Pour celles qui n’ont pas été en contact avec nous, le questionnaire est en ligne et elles pourront se manifester ! », rassure Martine Kohly, vice-présidente chargée (entre autres) du sport et de la vie associative.
Identifier les besoins des associations
Le but du questionnaire, au final ? « Que les associations répondent très précisément et que nous puissions identifier leurs besoins », explique Jean-Pierre Barbier. La démarche n’est pas isolée : elle s’inscrit au contraire dans un plan d’aide aux associations que le président entend faire voter en juin. D’où la date limite fixée au vendredi 19 juin pour répondre au questionnaire.
Le montant de cette « aide exceptionnelle » annoncée par le Département ? Pas question de donner un chiffre alors que rien n’est encore arrêté, répond Jean-Pierre Barbier. Seule précision : le plan se prépare « en lien avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes, les intercommunalités et les communes ». Et ceci, poursuit-il, « pour que nous soyons sûrs d’agir au bon endroit et au bon moment ».
Et si les associations de solidarité, déjà aux premières loges de la crise sanitaire, le seront tout autant face à ses conséquences, le Département n’a pas l’intention de délaisser les structures sportives ou culturelles.
Clubs de football et salles culturelles associatives seront-elles ainsi toutes éligibles en théorie à une aide du Département ? Jean-Pierre Barbier le revendique : « Il faut aussi qu’on [les] accompagne pour que la vie sociale reprenne ! »
La solidarité n’en demeure pas moins l’un des enjeux phares. En écho au président, Sandrine Martin-Grand, vice-présidente en charge de la famille, de l’enfance et de la santé, le dit sans ambages : la crise sanitaire aura un impact social. « À ce jour, on ne l’a pas constaté, mais on risque d’avoir un nouveau public qui se tournera vers nous. » Raison de plus, estime-t-elle, pour être attentif « aux besoins des Isérois, mais également de nos partenaires associatifs ».