EN BREF – C’est une des villes clés de ce second tour des municipales en Isère. Échirolles déchaîne les passions… et les tensions depuis maintenant plusieurs mois. Nouvel épisode avec la fusion entre les listes d’Alban Rosa (LFI) et Thierry Monel (Génération‑s). Une alliance au goût amer pour Ahmed Lahcine, ancien colistier de Thierry Monel. Mais aussi pour le parti socialiste qui n’a pas manqué de réagir.
La campagne des municipales bat son plein à Échirolles. Et pour cause : le premier tour n’a pas permis d’établir une hiérarchie claire, malgré le score important de Renzo Sulli (30 % des voix). Le maire sortant doit notamment faire face à la concurrence de son adjoint à l’économie, Alban Rosa. Or, le candidat soutenu par LFI et EELV vient d’enregistrer le soutien de Thierry Monel, ancien premier adjoint de Renzo Sulli qui, avec ses 8 % obtenus au premier tour, n’a pas pu accéder au second. Une alliance dénoncée par Ahmed Lahcine, colistier de Thierry Monel. Pour qui les « meilleurs ennemis d’hier sont devenus les meilleurs amis aujourd’hui ».
Un « non-sens » pour Ahmed Lahcine
La fusion des listes « Échirolles A’Venir » et « Échirolles notre ville, notre vie », respectivement portées par Alban Rosa et Thierry Monel, a été actée ce 2 juin par les instances départementales de LFI, EELV et Génération‑s. « Fort de 26 % des voix au premier tour, ce rassemblement constitue une
véritable alternative pour diriger Échirolles sur la base d’une gouvernance renouvelée », se réjouissent ainsi les trois partis politiques dans un communiqué.
Une décision au départ « soutenue » par Ahmed Lahcine, qui souhaitait toutefois connaître « le nom des personnes dans l’exécutif, les conseillers municipaux et l’organigramme des délégations ». Or l’ancien soutien de Thierry Monel n’y a pas eu accès. Et, à la vue de la nouvelle liste déposée ce mardi 2 juin en préfecture, Ahmed Lahcine n’hésite pas à parler de « non-sens ». Pour lui, « le changement proposé pour Échirolles est une façade, un mensonge ».
De la « vieille politique »
« Je suis libre, personne ne me tient, ni l’argent ni les postes ». Un message sans équivoque pour celui qui s’était engagé dans la campagne pour rompre avec la « vieille politique ». Et déplore que certains, dont l’ancien premier adjoint de la ville, souhaitent « sauver leur peau ». Avec, on le comprend, un éventuel poste à la clé en cas de victoire. Une manœuvre insupportable aux yeux d’Ahmed Lahcine, pire que « celles de Renzo Sulli » conclut-il.
Thomas Courtade
LE PARTI SOCIALISTE ÉCHIROLLES CRIE À LA TRAHISON
Le parti socialiste a également réagi dans un communiqué* intitulé « Rosa-Monel : Le ticket de toutes les trahisons ! »
« L’annonce d’une fusion des listes A. Rosa et T. Monel n’a aucun sens, comme le disent nombre de leurs anciens colistiers, juge ainsi le PS. Et ils ont raison ! Il est nécessaire de se souvenir que c’est pour contrer les ambitions de l’ancien premier adjoint, Thierry Monel, qu’Alban Rosa a décidé de trahir Renzo Sulli, en ne votant plus les rapports majeurs pour notre ville, mais sans toutefois démissionner de son mandat d’adjoint au maire Renzo Sulli ! », soutient-il.
« Après avoir mené une campagne de dénigrement sur la carrière professionnelle et politique de M. Monel, voilà que désormais, les deux ennemis s’allient sur fond d’accords de partis politiques et surtout sur le dos de la représentation citoyenne qu’ils prétendaient incarner sur chacune de leurs liste du 1er tour », poursuivent les socialistes.
Le parti socialiste participant au rassemblement de la gauche échirolloise sur la liste d’initiative citoyenne Échirolles en commun, rappelle en outre à Alban Rosa et Thierry Monel « qu’il est de tradition républicaine de soutenir au 2e tour la liste de la gauche arrivée en tête du premier tour, notamment lorsque le Rassemblement national arrive en seconde position sur la ville à l’issue du premier ». Avant d’acter « cette dernière trahison ».
* Article mis à jour le 4 juin à 17 h 40.