FIL INFO — Pour les syndicats, pas question de renoncer aux traditionnelles mobilisations du 1er mai. Les organisations appellent à manifester en ligne ou depuis les balcons, et promettent un programme résolument revendicatif. En tête des exigences : l’abrogation de l’état d’urgence sanitaire et le retrait de la réforme de l’assurance chômage.
« Le 1er mai aura bien lieu. » Si, confinement oblige, la manifestation du 1er mai tombe à l’eau, les syndicats n’en appellent pas moins à une fête du Travail sous le signe de la mobilisation. « L’intersyndicale Isère invite à multiplier les banderoles revendicatives aux fenêtres et aux balcons, à faire du bruit à 20 heures pour toutes nos revendications, et à envahir toute la journée les réseaux sociaux et Internet », annonce ainsi Solidaires Isère.
Même invitation du côté de la CGT Isère, qui propose à chacun de publier des photos, des vidéos ou des témoignages tout au long de la journée sur les réseaux sociaux. Le syndicat promet, pour sa part, « toute la journée des musiques festives et engagées ». Sans oublier un discours intersyndical vidéo programmé pour 12 h 30. Et, comme il n’y a pas que Facebook dans la vie, la CGT invite également chacun à multiplier les « apéros balcon ».
Appel à refuser la reprise d’activité
Aux yeux des syndicats, la mobilisation est encore plus de mise par temps de crise sanitaire. Dans un communiqué commun, CGT, FO, FSU, Solidaires, CNT, Unsa, UEG, Unef et UNL appellent ainsi à combattre « non seulement les contre-réformes en cours depuis des mois et des mois, mais aussi l’état d’urgence sanitaire et les ordonnances qui en découlent ». Car pour l’intersyndicale, le gouvernement et le patronat « portent l’entière responsabilité » de la crise.
Les revendications ? L’abrogation de l’état d’urgence sanitaire et des ordonnances, qui « entravent le respect des libertés fondamentales et de la démocratie sociale ». Mais aussi le retrait de la réforme de l’assurance chômage, pour l’heure reportée au 1er septembre 2020. Ainsi que la reconnaissance en maladie professionnelle pour toute personne ayant contracté le Covid-19 sur son lieu de travail. Et la « libre circulation » des délégués syndicaux.
Dans la perspective du déconfinement, les syndicats appellent enfin les salariés, du public comme du privé, à refuser la reprise d’activité « dans les secteurs non stratégiques pour la lutte contre l’extension incontrôlée de l’épidémie, et en l’absence de sécurité pour toutes et tous ». Quitte à faire valoir leur droit de retrait, à interpeller l’Inspection du travail ou à se mettre en grève.