FIL INFO — Colère de la CGT STMicroelectronics du site de Crolles. Alors que les syndicats espéraient renégocier l’accord de pénibilité pour les salariés seniors en travail posté ou de nuit, la direction a proposé des mesures jugées « au rabais » et « défavorables ». Le syndicat indique désormais se tourner vers la direction nationale des ressources humaines.
« Nous sommes loin des discours de bonnes intentions du gouvernement sur la question de la pénibilité ! », dénonce la CGT STMicroelectronics du site de Crolles. Objet de sa colère ? L’issue de la renégociation avec la direction sur « l’accord relatif à la prise en compte des environnements spécifiques au manufacturing pour le personnel senior ». Autrement dit, un accord sur la pénibilité pour les salariés seniors en travail posté ou de nuit.
Un accord renégocié durant le dernier trimestre 2019, et pour lequel « des propositions construites ont été émises afin de limiter l’impact du travail posté et de nuit sur la santé des salariés et leur vie sociale », indique le syndicat. Qui affirme avoir proposé « des mesures cohérentes permettant une diminution progressive de la pénibilité (…) tout en prenant en compte des contraintes opérationnelles ». Mais semble-t-il sans grand succès.
La CGT dénonce le « mépris » et le « chantage » de la direction
« De son côté, la direction de ST n’a proposé que des mesures au rabais, plus défavorables dans l’ensemble [que le] précédent accord », écrit ainsi la CGT. Au final, poursuit le syndicat, l’accord de la direction « n’a pas été signé majoritairement par les syndicats représentatifs » que sont la CGT, la CFDT et la CAD-ST. « Une non-signature confortée par le résultat d’une consultation des salariés », précisent les syndicalistes.
C’est peu dire que la CGT a une dent contre la direction du site STMicro. À ses yeux, c’est une véritable « politique anti-sociale » qui est menée à Crolles, mâtinée de « mépris [et de] non-reconnaissance envers les salariés postés, du travail effectué et des contraintes physiques et sociales ». Le tout « en usant encore une fois de chantage pour obtenir la signature des syndicats », écrit encore l’organisation.
Quelles suites ? La CGT explique s’être tournée vers la direction des Ressources humaines France de l’entreprise, sans réponse à ce jour. « Malgré l’affichage extérieur, la négociation collective n’est pas un enjeu majeur pour le développement de la politique sociale de l’entreprise, et la prise en compte de la pénibilité n’est pas une priorité », conclut-elle. Sollicitée par Place Gre’net, la direction de STMicro Crolles n’a pas donné suite à notre demande de réaction.