REPORTAGE - Des militants “pro-squats” et anti-expulsions ont investi une maison inoccupée de Grenoble lundi 20 janvier… ainsi que le hall de son hôtel de ville. Le mouvement dénonce une politique répressive menée contre les squats par la préfecture, les municipalités et l'établissement public foncier local. La Ville de Grenoble s'inscrit en faux, et assure aller au-delà de ses compétences en matière d'hébergement.
Journée de mobilisation pour les “squatteurs” de Grenoble. Lundi 20 janvier 2020, un collectif annonce sur Internet l'occupation d'une maison « appartenant à l'EPFL [Établissement public foncier local, ndlr] pour le compte de la Ville de Grenoble », située chemin Robespierre. En parallèle, c'est le hall de l'hôtel de ville de Grenoble lui-même qui est investi dès 10 heures du matin par une cinquantaine de militants anti-expulsions.
Une intrusion et une occupation sans violence, mais qui n'en perturbent pas moins le bon fonctionnement du lieu. Rapidement, des policiers municipaux filtrent l'entrée. Quitte à refouler une première journaliste de Place Gre'net, au motif (irrégulier) qu'elle ne dispose pas d'une carte de presse. Puis de mettre plus de vingt minutes (irrégulières) pour en laisser entrer un deuxième, pourtant bel et bien muni du précieux sésame…
Des « bidouilles » pour empêcher de squatter en rond
À l'intérieur, après plus de deux heures d'occupation, les troupes ont un peu diminué. Une trentaine de personnes occupent toujours la grande salle de l'Hôtel de Ville, en discutant ou en jouant aux cartes pour passer le temps. De leur côté aussi, les consignes sont strictes : pas de photographies des visages et pas de prise de parole individuelle. Le mouvement est collectif, et tout est d'ores et déjà écrit dans le tract.
Le tract en question ? Un texte dénonçant « une politique de plus en plus répressive anti-squat [qui] se banalise dans l’agglo de Grenoble ». Ceci ayant pour effet de laisser « de très nombreux logements vides et de plus en plus de personnes à la rue ». Le tout sous la houlette de la police, du procureur, du préfet, des maires et de la Métropole de Grenoble.
La communication des militants s'est aussi affichée sous les bannières de l'hôtel de ville de Grenoble. © Florent Mathieu - Place Gre'net
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