FIL INFO — Le parquet antiterroriste de Paris refuse de se saisir de l’enquête sur l’incendie criminel du local d’Enedis basé à Seyssinet-Pariset. Un (nouveau) refus survenu quelques heures à peine après la demande formulée par le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant.
La réponse n’aura pas tardé… et elle est négative. Lundi 13 janvier, après la revendication d’un nouvel incendie criminel sur un entrepôt de la société Enedis, le procureur de la République annonçait demander aux juges affectés à l’antiterrorisme de se saisir du dossier. Quelques heures plus tard, le verdict est tombé : « Le parquet national antiterroriste nous a fait savoir [mardi] matin qu’il ne se saisirait pas de l’enquête concernant Enedis », écrit ainsi Éric Vaillant.
Pour quelles raisons ? Le procureur ne livre aucun détail. « C’est le fonctionnement institutionnel normal. Si d’autres faits du même type devaient intervenir, je renouvellerais une demande », se contente-t-il d’ajouter. Le refus n’a cependant rien d’une surprise : lors de son annonce, Éric Vaillant concédait que ce n’était pas la première fois qu’il saisissait, sans succès, le parquet antiterroriste. Ni la dernière ?
« Un certain nombre d’éléments »
Le procureur ne juge pas moins que l’incendie d’Enedis correspond à « un attentat que l’on peut qualifier de terroriste et que l’on pourrait attribuer à l’ultra-gauche libertaire ». Comme à leur habitude, les pyromanes ont revendiqué la paternité de l’action sur la plateforme Indymedia Nantes. Au nom de la lutte contre « tout ce qui prétend apporter toujours plus de confort matériel et de liberté », mais engendrerait « toujours plus de contraintes existentielles et de morbidité ».
Après le refus du parquet antiterroriste de se saisir de l’affaire, l’enquête incombe donc aux autorités judiciaires locales. Qui semblent n’avoir guère d’indices à se mettre sous la dent, malgré la multiplicité des sinistres. Éric Vaillant évoque toutefois « un certain nombre d’éléments qui permettent d’envisager des opérations de police technique ». Tout en refusant d’en dire plus, bien moins bavard, en somme, que les textes de revendication faisant suite à chaque incendie.