EN BREF – Des représentants de Grenoble-Alpes Métropole, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) se sont réunis ce vendredi 29 novembre. À l’ordre du jour : les politiques publiques pour améliorer la qualité de l’air. Avec l’objectif de respecter les normes de l’OMS.
Jérôme d’Assigny, directeur régional de l’Ademe, Christophe Ferrari, président de la Métropole, et Éric Fournier, vice-président à l’environnement à la Région. © Augustin Bordet – placegrenet.fr
Le territoire de la métropole compte « plus de 100 morts par an à cause de la pollution atmosphérique », a d’abord rappelé Christophe Ferrari, le président de Grenoble-Alpes Métropole, ce vendredi 29 novembre, à l’occasion de la signature de conventions relatives à la qualité de l’air avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes et l’Ademe. Pour lui, a‑t-il précisé, la qualité de l’air est de ce fait « un sujet environnemental mais aussi un sujet de santé publique ».
Ainsi, le Plan Air Energie Climat métropolitain 2020 – 2030 vise-t-il à réduire les émissions d’oxydes d’azote de 70 % et des particules fines de 60 % à l’horizon 2030. « L’objectif est d’être en-dessous des seuils fixés par l’OMS », insiste Christophe Ferrari.
Cet engagement se traduit par plusieurs dotations financières. Le Conseil régional alloue près de 2,8 millions d’euros à la Métropole. L’Ademe, de son côté, lui apporte environ 1,8 million d’euros. Ces 4,6 millions d’euros seront consacrés à l’accompagnement des particuliers, des professionnels et des collectivités.
« Agir sur l’habitat, les transports et l’industrie »
Le premier volet des conventions relatives à la qualité de l’air concerne la mobilité, principalement les aides pour l’achat de véhicules de livraison à faibles émissions. « C’est le dispositif le plus renforcé par ces nouveaux financements », assure la Métropole.
Il va être déployé dans un périmètre plus large, avec des aides renforcées. Le nombre de véhicules éligibles aux aides est quant à lui porté de un à cinq par entreprise ou association. Et désormais, les particuliers possédant un véhicule de transport de marchandises peuvent prétendre également à ces aides, modulées en fonction des revenus.
D’autres points agissent directement sur les transports, comme le soutien au renouvellement des véhicules des collectivités, l’installation de bornes de recharge électrique ou encore le développement du vélo, notamment avec la réalisation d’une voie verte entre Séchilienne et Vizille.
Dernier chapitre important : celui de l’habitat. Le chauffage au bois, en particulier celui individuel et non performant, reste en effet responsable de 55 % des émissions annuelles de particules et jusqu’à 75 % en période de pic de pollution hivernal. Ainsi, la Métropole poursuit-elle son soutien financier au renouvellement des chauffages au bois, de même qu’à la conversion des chaudières fioul des particuliers.
« Il n’y a plus de temps »
Pour Éric Fournier, vice-président à l’environnement à la Région, le but est d”« agir sur l’habitat, les transports et l’industrie dans une logique de réparation mais aussi d’anticipation ». L’élu tient également à souligner « les liens forts entre les collectivités, au-delà des étiquettes politiques ».
Eric Fournier, vice-président à l’environnement du Conseil régional Auvergne Rhône Alpes. © Augustin Bordet – placegrenet.fr
De son côté, Yann Mongaburu, vice-président aux Déplacements à la Métropole, espère « élargir pleinement à l’État cette coalition ».
L’élu déplore d’ailleurs que, depuis le retrait de Nicolas Hulot, ancien ministre de la Transition écologique, du gouvernement en août 2018, « il n’y a[it] pas eu d’accélération de la part de l’État ».
Et celui-ci de conclure : « Si l’État croit pouvoir attendre, nous, nous pensons qu’il n’y a plus de temps ».
Augustin Bordet