FIL INFO — Passe d’armes entre le président du Département et les élus d’opposition socialistes et RCSE. En cause ? Les déclarations de Jean-Pierre Barbier au Dauphiné libéré sur l’autorité organisatrice de la mobilité (AOM), en cours de création entre le SMTC, le Pays voironnais et le Grésivaudan. Alors que le président raille une précipitation en vue des élections, l’opposition dénonce un coup de frein et une polémique politicienne.
« Pourquoi se presser, si ce n’est pas parce que les élections approchent ? » La petite phrase prononcée par Jean-Pierre Barbier dans les colonnes du Dauphiné libéré n’est pas passée inaperçue. Le président du Département réagissait alors à la volonté du SMTC, du Pays voironnais et du Grésivaudan de s’associer à travers une autorité organisatrice de la mobilité (AOM) commune. Et ceci dès 2020.
Pour Jean-Pierre Barbier, il convient en effet de se hâter lentement. « Le Département n’est pas opposé à ce syndicat, loin de là, mais pourquoi se précipiter ? », insiste-t-il. « Loin de là ? », vraiment ? L’élu émet tout de même plusieurs réserves auprès de nos confrères. Notamment en matière de financement, en n’oubliant pas de rappeler que le Conseil départemental a déjà mis la main à la poche, à hauteur de 6 millions d’euros, pour « aider à régler la dette du SMTC ».
Une AOM nécessaire, juge l’opposition du Département
Sans surprise, les déclarations passent mal auprès des élus d’opposition du Département. Dans un communiqué commun, les membres du groupe socialiste et celui du RCSE dénoncent une tentative de « porter un énième coup d’arrêt » au projet d’AOM unique. « Alors que la grande région grenobloise avance, la droite départementale est plus occupée à freiner ce projet à coup de vaines polémiques », écrivent-ils.
Aux yeux de l’opposition, « la nécessité de créer une seule autorité organisatrice des mobilités n’est plus à démontrer ». Les élus rappellent à ce titre les désagréments rencontrés par les usagers qui doivent passer d’une limite administrative à une autre. Notamment les changements de tarifs entre les lignes Tag, Tougo (Grésivaudan) et Pays voironnais. Ou simplement la mauvaise coordination entre les modes de transports.
Et tandis que Jean-Pierre Barbier craint que la création de l’AOM entraîne un déséquilibre avec d’autres collectivités en charge de leurs transports, les élus d’opposition lui retournent le compliment. Et affirment que « les victimes de ces coups de communication politiciens seront les usagers isérois résidant hors de la grande région grenobloise ». Soit là où « se concentrent le plus de difficultés de mobilité », concluent-ils.