EN BREF — Le collectif de musiciens grenoblois du Big Ukulélé Syndicate fêtera la sortie de son premier album « Rêve général » mardi 15 octobre à l’Heure bleue. L’occasion pour Erwan Flageul, l’un de ses membres, de revenir sur la genèse de ce groupe insolite.
Le Big Ukulélé Syndicate est un groupe qui ne manque pas de se faire remarquer. En effet, sur scène, ce sont pas moins de douze membres (d’un collectif de dix-huit personnes) qui mettent à l’honneur le ukulélé, cet instrument traditionnel hawaïen à cordes pincées. « On veut créer une véritable émotion à partir de la musique du ukulélé », explique Erwan Flageul.
Il faut dire que cet instrument est cher à leur cœur, tant il est à la genèse de leur groupe. « C’est à partir de ce tout petit instrument que nous nous sommes rencontrés. Au départ, monter un collectif n’était pas une volonté. »
L’histoire d’une rencontre hasardeuse
Le Big Ukulélé Syndicate est né en 2013 à Grenoble. « On était alors musiciens professionnels. On s’était croisés dans des lieux comme la Bobine ou dans des festivals lors desquels on jouait chacun avec nos groupes respectifs. »
Le ukulélé était alors leur « instrument porte-clefs ». « Petit à petit, on s’est aperçu qu’on était plusieurs à avoir un ukulélé. C’était un instrument qu’on avait dans les loges pour faire passer le temps. Par exemple, lorsqu’on devait faire des balances à 15 heures de l’après-midi et que l’on jouait au festival à 23 heures ! »
Dès lors, les artistes décident de se rejoindre devant le parc de La Bobine pour en jouer. « Les gens se sont arrêtés. On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire. On a joué dans un bar et puis un autre… Et puis on a fait un bal de trois heures autour du ukulélé. »
Une mise en scène revendicative
Afin de faire la part belle à ce petit instrument, les textes accompagnant la musique sont seulement en anglais. « Le texte n’a pas une importance capitale pour la compréhension du spectacle. »
C’est donc sur la mise en scène que les musiciens ont décidé de tout miser. « On parle du rapport entre patrons et ouvriers à travers la place des chanteurs, « toujours un peu au-dessus » dans le monde du spectacle. Sur scène, les chanteurs sont placés comme s’ils étaient des patrons tandis que les autres, qui jouent du ukulélé, sont des ouvriers à la chaîne. »
L’objectif ? Monter une forme d’utopie, « une nouvelle façon de diriger où il n’y a plus de hiérarchie ».
Alice Colmart