FOCUS – La salle de spectacles fontainoise La Source vient de débuter sa nouvelle saison tout feu toute flamme. Le tout avec des propositions entre découvertes grand public et artistes de renom. Tour d’horizon avec Ludivine Bosc, assistante de production et chargée de communication.
Eclectisme, voici le créneau de La Source. En témoigne ce début de saison marqué tout à la fois par un concert pour la paix, honorant les traditions mandingues, et un autre des jeunes artistes pop Shake Shake Go.
« On propose des formats éclectiques pour croiser les publics, explique Ludivine Bosc, assistante de production. Les spectateurs viennent car il suivent un groupe ou pour découvrir un autre type de musique. Le but est de susciter la curiosité et d’habituer le public au lieu. »
Un créneau qui semble en tout cas gagnant car La source a connu l’an dernier une fréquentation en hausse. Le tout notamment grâce à « des tarifs accessibles ». « Le fait d’être un établissement public nous offre la chance de ne pas pouvoir être en déficit », souligne en outre Ludivine Bosc.
Des styles et des formats multiples
Si les styles musicaux présentés sont multiples, La Source montre une certaine appétence pour le jazz, le rock et la pop. Outre Jean-Louis Murat qui se produira le 21 novembre, notons par exemple le 14 novembre Elias Dris, « un artiste en train de monter et progressivement programmé dans des festivals. Il viendra présenter son univers folk et pop. »
« À la Source, on est dans un croisement entre le jazz, le rock et la pop. Mais le public vient aussi découvrir d’autres musiques, d’autres esthétiques, comme la musique du monde. » Le 16 octobre, se produira ainsi Vaudou Game, groupe qui mélange afro-funk des années 70 et des rituels Vaudou du Togo. « Ça peut parler à plein de gens ! »
Toujours dans le domaine « world music », Fawzi Al-Aiedy, « une figure de la scène jazz orientale, un grand artiste de Oud », viendra le 12 novembre jouer de la musique traditionnelle arabe, notamment d’Irak. Et Ifriqiyya Electrique, qui mélangent rock indus et culture berbère, donneront quant à eux un concert « improbable » le 28 novembre.
Cette saison, la musique est vraiment traitée « sous toutes ses formes ». Lieu dédié à la musique, La Source peut en effet aussi bien accueillir du théâtre musical, des BD concerts, du ciné-concert… « Il est possible de tout diffuser à partir du moment où la qualité est là. »
Notons, par exemple, le 8 octobre la conférence Non mais t’as vu c’que t’écoutes ?, dans laquelle le musicien enseignant en musique Sapritch analyse le mouvement “mainstream” et « revisite la musique actuelle. »
Autre projet intéressant, celui le 5 novembre de Pianocéan, une lecture photo concert. « L’artiste est partie jouer du piano sur un voilier. Avec sa meilleure amie photographe, elles en ont fait un livre photo album. Elle vient parler de son expérience. »
Mettre en avant les artistes alentour
« Notre but est aussi d’ouvrir La Source à des associations locales, à des artistes du coin pour brasser le public sur le territoire. On accueillera par exemple La ligue d’impro de Fontaine. » Ainsi que, le 12 octobre, l’Harmonie Echo des Balmes, « un orchestre semi-professionnel classique et jazz qui fête ses cinquante ans. » Ou encore un concert de Barefoot Iano le 20 novembre. « L’artiste basé sur Grenoble fêtera à La Source la sortie de son album. »
À noter également, le passage de Julie Bally le 10 novembre, qui se produira avec un groupe italien cold wave. « L’artiste grenobloise de rock indé est en train de grandement évoluer. Elle a d’ailleurs été signée par un “booker” [agent, ndlr] national. »
Toujours dans l’optique de favoriser les créations locales, une date est dédiée chaque semestre à un groupe qui répète dans les studios de La Source. Car « c’est vraiment un lieu de pratique et de diffusion amateur et professionnel », assure Ludivine Bosc. Pour preuve, « l’orchestre des profs du conservatoire de musique de Fontaine et de l’agglomération grenobloise viendra jouer les grands thèmes de Star Wars », le 4 octobre.
Des projets expérimentaux à La Source
Si Grenoble est un terreau fertile de la scène expérimentale, La Source tient à la valoriser. « Grenoble est une ville où naissent de nombreuses propositions expérimentales. Il n’y a qu’à voir le 102 rue d’Alembert ! Nous avons beaucoup d’artistes dans le coin, autant dans la musique que dans le cinéma. S’ils ne sont pas forcément connus ici, d’un point de vue national, ils le sont. L’expérimental est un petit milieu. »
Mardi 1er octobre jouera donc l’Ensemble 1, « qui réunit 22 musiciens, du chant, des machines… L’esthétique est atypique et c’est une création Ovni. Ils vont improviser en direct sur des images. De manière générale, les gens sont étonnés par la musique expérimentale. Mais finalement, c’est ce que l’on entend dans les films à travers les musiques d’ambiance. » De quoi convaincre les plus septiques donc !
Alice Colmart