FIL INFO — L’ancien président de la Chambre des métiers et de l’artisanat de l’Isère Georges Burba a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour prise illégale d’intérêt. Une condamnation qui prend une tournure politique, notamment dans les rangs les plus virulents de l’opposition, alors que le conseiller municipal et métropolitain s’est rallié à la majorité grenobloise en février 2019.
La justice a tranché : l’ancien président de la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) de l’Isère Georges Burba a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour « prise illégale d’intérêt » par le tribunal correctionnel de Grenoble. Une peine inférieure aux réquisitions du ministère public : celui-ci avait demandé une condamnation de six mois avec sursis et une peine d’inéligibilité de cinq ans lors de la première comparution de Georges Burba au mois de juin.
Inéligibilité ? Georges Burba est en effet doublement élu : en tant que conseiller municipal de Grenoble et conseiller métropolitain. Auparavant membre de l’opposition, l’ancien président de la CMA s’est rallié à la majorité grenobloise en février 2019. Il a ainsi rejoint le groupe Rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes (RCGE) de Grenoble, ainsi que le groupe Métropole en transition, coprésidé par le maire de Grenoble Éric Piolle.
Le groupe RCGE ne commente pas le jugement
Contacté par Place Gre’net, le groupe RCGE indique ne pas souhaiter réagir officiellement à la condamnation de son (récent) conseiller municipal. Mais sous couvert d’anonymat, les langues se délient. « Les faits n’ont rien à voir avec le mandat. Il les a lui-même reconnus dès le début et, de l’avis même de la justice, il n’y a eu aucun enrichissement ou avantage personnel », nous souffle-t-on.
Les faits reprochés à Georges Burba ? La vente de la marque « Fiers d’être artisans », propriété de la CMA, à la Fédération française du bâtiment (FFB). Problème : le président de la Chambre des métiers était également… président du Conseil de l’artisanat de la FFB. Une double casquette qui rend l’opération irrégulière, même pour une somme de 2 500 euros. « Je n’y voyais rien d’illégal », a assumé l’élu lors de sa comparution devant la justice, arguant de sa bonne foi.
Sans surprise, l’opposition pro-Carignon fait ses choux gras de cette condamnation. Le site Grenoble le changement affirme ainsi que Georges Burba « était allé chercher refuge dans la majorité municipale à l’approche de ses ennuis judiciaires ». Et prédit d’autres déboires judiciaires à Éric Piolle, n’hésitant pas à comparer la municipalité grenobloise à la série télévisée Gomorra… qui narre les aventures de la mafia napolitaine.