FIL INFO – Rejoignant le mouvement national, des coursiers Deliveroo de Grenoble appellent à un arrêt de travail les samedi 10 et dimanche 11 août. Ces derniers dénoncent leurs conditions de travail et la nouvelle tarification mise en place par la société. Dans des affiches diffusées en centre-ville de Grenoble ainsi que sur Facebook, les livreurs grenoblois appellent également à un rassemblement place Victor-Hugo.
« Nous exigeons des conditions de travail humaines et dignes de la France. » Ce cri, ce sont les livreurs Deliveroo de Grenoble qui le lancent, via des affiches sur des vitrines du centre-ville. À l’image des coursiers de nombreuses autres villes de France, les “Deliveroo” de Grenoble dénoncent des manquements répétés de l’entreprise à leur égard. Mais une mesure a fini de mettre le feu aux poudres. En l’occurrence, une nouvelle grille tarifaire rémunérant moins les courses les plus courtes.
Sur leurs affiches comme sur une page Facebook créée pour l’occasion, les protestataires appellent à un arrêt de travail les samedi 10 et dimanche 11 août de 11 h 30 à 23 h 30, ainsi qu’à un rassemblement place Victor-Hugo pour marquer leur « refus de toutes les commandes ».
De quoi obliger les Grenoblois à faire appel à des plateformes concurrentes ? Voire à parcourir eux-mêmes les quelques centaines de mètres qui les séparent parfois de leur kebab ou pizzeria ?
Quel suivi pour le mouvement ?
La liste des griefs que formulent les livreurs est longue : « Primes de pluie non-appliquées », « indifférence lors des périodes de canicule », « baisse constante et graduelle des tarifications », « fluctuation des prix suivant l’offre » et « flou qui entoure [les] conditions de facturation ».
Le discours, construit, a du reste tout de la prose syndicale : « Deliveroo nous impose sa loi […], basée sur les failles du système de l’auto-entrepreneuriat ».
Difficile en tout cas de savoir à l’avance si le mouvement sera suivi, tant le modèle professionnel établi par Deliveroo pousse ses livreurs à effectuer le plus de commandes possibles. « Je ne ferai pas grève, ce n’est pas que je ne sois pas d’accord avec le mouvement, mais j’ai besoin de faire rentrer des sous », nous confie un coursier. À côté de lui, l’un de ses collègues ne s’est pas encore décidé, mais se rappelle qu’il a « un loyer à payer ».
Du côté de l’entreprise Deliveroo, c’est peu dire que l’on accueille le mouvement social avec un certain détachement. « Ceux qui appellent au boycott ne sont pas des livreurs Deliveroo et ne les représentent pas », fait-elle savoir dans un communiqué cité par Le Monde.
Et d’ajouter que les grévistes veulent « empêcher les livreurs de gagner leur vie ». Une critique que d’aucuns font… à la société Deliveroo elle-même.