FIL INFO – Des habitants et militants opposés à la démolition du 10 – 20 galerie de l’Arlequin à la Villeneuve poussent un coup de gueule dans une lettre ouverte adressée le 8 juillet au maire de Grenoble Eric Piolle (EELV), au président de la métropole Christophe Ferrari (ex-PS) et aux autres élus concernés. Motif de leur colère ? Ils accusent la Ville et la Métro de vouloir les museler en leur demandant des frais de justice colossaux.
Suite au dépôt de trois recours contre la démolition du 10 – 20 galerie de l’Arlequin, des habitants de la Villeneuve ont appris qu’ils devraient payer, chacun, la somme de 2 000 euros pour frais de justice s’ils perdaient leurs deux premiers recours. Et ils n’ont pas encore eu de nouvelles des avocats de la défense concernant le troisième recours…
Le montant réclamé aux habitants s’élève ainsi pour l’heure à 90 000 euros pour ces deux recours. Une somme estimée disproportionnée par les requérants, au regard des moyens financiers les habitants de ce quartier populaire. Vingt-trois personnes et deux associations sont concernées, certains habitants étant par ailleurs impliqués dans plusieurs recours.
« La plupart d’entre nous sommes des personnes modestes, habitant.es des quartiers populaires, locataires HLM pour notre immense majorité », rappellent les auteurs de la lettre ouverte. « Nous n’avons pas les moyens de nous acquitter de tels frais de justice, quand bien même notre requête est juste et légitime », assurent-ils.
Une justice réservée seulement aux plus riches ?
Les militants du quartier de la Villeneuve voient dans cette demande une basse manœuvre de la Ville et de la Métropole. Ces dernières chercheraient ainsi, à leurs yeux, ni plus ni moins à les faire taire une fois pour toutes, en faisant en sorte, par cette « pression insupportable », qu’ils abandonnent leurs recours contre la démolition du 10 et du 20 galerie de l’Arlequin.
« La somme requise est dix fois plus que n’importe quel avocat bien payé pour ce genre de dossier », s’étonne Raphaël, membre du Droit au logement et du Front contre les expulsions.
À ce compte-là, autant dire que la justice est désormais réservée aux plus riches et que les plus modestes n’ont plus qu’à renoncer à leurs « droits légitimes de citoyens », s’insurgent les militants.
Grâce à leur lettre ouverte, les militants espèrent convaincre les élus, tant de la Ville que de la Métropole, de reconsidérer le montant de ces frais de justice. Et le militant du Dal de rappeler que, lors du recours contre la démolition du 50 galerie de l’Arlequin, les frais de justice demandés par la précédente équipe municipale s’élevaient à 50 euros.
SC