FOCUS – À l’occasion de leur deuxième journée de mobilisation ce mardi 18 juin, des personnels de l’Éducation nationale contre le projet de loi Blanquer ont investi le rectorat de l’académie de Grenoble. Ce mercredi, ils ont décidé de défiler dans les rues de la ville pour plus de visibilité.
Nouveau rendez-vous des personnels de l’Éducation nationale ce mercredi 19 juin à Grenoble. Ces derniers déambulent en effet à travers la ville, après s’être donné rendez-vous à 12 h 30 au lycée Stendhal. Une « action d’ampleur » votée ce mardi 18 juin, à l’occasion de leur deuxième journée de mobilisation. « Des actions fortes, pas de radicalité, mais des actions fortes qui permettent d’être entendus », précise Alexandre Majewski, un manifestant.
Une centaine de personnels s’étaient en effet, comme la veille, réunis en assemblée générale sous le préau du rectorat de l’académie de Grenoble. À la fin du rassemblement, plusieurs dizaines d’entre eux ont pénétré dans le bâtiment avec l’intention de rencontrer la rectrice.
Objectif de cette action coup de poing ? Obtenir tout d’abord une visibilité médiatique plus importante. Bon nombre de grévistes déplorent en effet le manque d’écho de la journée de lundi. C’était pourtant, « une belle réussite de mobilisation, coup de semonce pour le ministère », selon Pascal Lhaute, membre du Snes-FSU et du collectif 38 éducation. Un collectif regroupant des enseignants syndiqués ou non qui s’est déjà mobilisé à l’occasion de la « nuit de la résistance » lancée en février.
5% de gréviste selon le ministère ? « Une manipulation de l’information »
Les manifestants entendaient également, bien évidemment, faire remonter leur opposition à la réforme Blanquer. Tous estiment en effet que leurs revendications ne sont pas prises en compte. Autre motivation : protester contre les chiffres du ministre de l’Éducation nationale sur le nombre de grévistes.
Ce dernier a en effet déclaré lundi aux médias que le taux de grève enseignante s’élevait à environ 5 %. Une pure manipulation de l’information selon les personnels de l’Éducation nationale.
Leur indignation est d’autant plus forte qu’ils estiment que ce chiffre ne prend en compte que les enseignants manifestant sur leur temps de travail. Et sous-estime donc totalement la mobilisation.
Du reste, il n’a jamais été dans l’intention des grévistes d’interrompre volontairement les commissions d’appel pour les classes de secondes qui se réunissaient ce jour là, affirment-ils.
Une négociation symbolique
Les militants ont proposé d’envoyer une délégation de 35 personnes pour dialoguer avec le rectorat. Un chiffre symbolique correspondant au nombre d’élèves imposé dans les classes. Et une façon de démontrer qu’il ne s’agit pas d’une demande réaliste, cohérente avec de bonnes conditions d’apprentissage. Devant le refus du rectorat, le consensus s’est finalement arrêté sur le chiffre de six personnes.
Pour l’occasion, quelques membres de l’Union nationale lycéenne (UNL), qui avait déclaré son soutien aux enseignants mobilisés contre la loi Blanquer, se sont joints au rassemblement devant le bâtiment.
Malgré l’arrivée de plusieurs CRS devant et dans le rectorat, l’ambiance est toujours restée détendue au sein des grévistes.
La rectrice a finalement reçu la délégation aux alentours de 16 heures. Vingt minutes plus tard, tous les grévistes sont sortis dans une ambiance festive et enthousiaste, avant de se rassembler devant l’entrée. « On est revenu sur nos revendications. Ils ont dit qu’ils feraient remonter », rapporte l’un des délégués.
Leur détermination reste en tout cas entière. « Ce qui se profile à l’heure actuelle, c’est une grève pour le 27 juin, jour du brevet », annonce Alexandre Majewski, membre de la délégation.
Pauline Defélix