Nouvelle jour­née d’ac­tion des per­son­nels de l’Éducation natio­nale de l’a­ca­dé­mie de Grenoble

Nouvelle jour­née d’ac­tion des per­son­nels de l’Éducation natio­nale de l’a­ca­dé­mie de Grenoble

FOCUS – Ce lundi 17 juin 2019, pre­mier jour du bac­ca­lau­réat, des per­son­nels de l’Éducation natio­nale ont exprimé leur oppo­si­tion à la réforme du lycée et du bac­ca­lau­réat. Après avoir mani­festé, tôt dans la mati­née, devant le lycée Champollion, dans le centre de Grenoble, ils se sont ensuite ras­sem­blés devant le bâti­ment du rec­to­rat aux alen­tours de midi. Avant de déci­der de la pour­suite du mou­ve­ment ce mardi 18 juin.

Éducation nationale : les personnels de l'académie de Grenoble ont manifesté leur opposition aux réformes ce ludi 17 juin. © Pauline Defélix - Placegrenet.fr

Grève des per­son­nels de l’Éducation natio­nale devant le rec­to­rat de Grenoble pour dénon­cer le pro­jet de loi Blanquer, le lundi 17 juin 2019. © Pauline Defélix – Placegrenet​.fr

Odeur de bar­be­cue dans l’air, soleil et dis­cus­sions sur l’herbe… L’ambiance devant le rec­to­rat de Grenoble, ce lundi 17 juin, n’a­vait rien de celle d’un début de semaine d’exa­men mais plu­tôt des airs de vacances anticipées.

Pour les quelque 270 per­son­nels de l’Éducation natio­nale, ras­sem­blés aux alen­tours de midi en ce pre­mier jour d’é­preuves du bac­ca­lau­réat, l’heure n’é­tait pour­tant pas à la fête.

Environ 150 per­son­nels de l’Éducation natio­nale de la région s’étaient d’ailleurs mobi­li­sés dès 7 heures du matin pour mani­fes­ter devant le lycée Champollion. Avant de se retrou­ver, en milieu de jour­née, devant le rec­to­rat de l’a­ca­dé­mie de Grenoble pour un pique-nique col­lec­tif, suivi d’une assem­blée géné­rale. Objectif de ces der­niers : expri­mer leur mécon­ten­te­ment face à la réforme du lycée et du baccalauréat.

Un mou­ve­ment très suivi dans cer­tains éta­blis­se­ments : notam­ment au lycée pro­fes­sion­nel Guynemer à Grenoble (71 % de gré­vistes), au lycée Marie-Curie à Échirolles (70 %), au Lycée de Vizille (55 %), au lycée Aristide-Bergès de Seyssinet-Pariset (41 %), au Lycée André-Argouges (30 %), mais aussi au Collège Vercors (57 %), ainsi que dans de nom­breux autres éta­blis­se­ments de l’académie.

« Une for­mi­dable machine à tri se met en place »

Olivier Moine, ensei­gnant en Sciences de l’ingénieur au lycée La Pléiade, au Pont-de-Chéruy, évoque les pro­blèmes posés par la réforme. Pour lui, le nou­veau choix de spé­cia­li­tés rem­pla­çant les filières ne peut abou­tir qu’à des dis­pa­ri­tés ter­ri­to­riales. « Une for­mi­dable machine à tri se met en place », juge-t-il. Les lycées pro­po­sant le plus d’options seront ainsi les plus côtés, entraî­nant selon lui une logique élitiste.

Pascal Rimet, secré­taire dépar­te­men­tale du Snep FSU. © Pauline Defélix

Les ensei­gnants pro­testent éga­le­ment contre la sup­pres­sion de 2 650 postes et l’obligation de faire deux heures sup­plé­men­taires. « On a une dégra­da­tion des condi­tions d’études pour les élèves. On réduit les postes alors qu’il y a plus d’élèves que jamais ! »

Les réformes touchent notam­ment le sport à l’école, ainsi que sa place dans le bac­ca­lau­réat. Pascal Rimet, pro­fes­seur d’EPS à Annecy et secré­taire dépar­te­men­tal du Snep FSU, pré­cise qu’il s’agit de la seule dis­ci­pline sans options ni spé­cia­li­tés. Les contraintes des deux heures sup­plé­men­taires vont, selon lui, empié­ter sur les cré­neaux de libres. « Les conduites motrices ne vont plus être prises en compte. On va beau­coup pas­ser dans le contrôle continu », déplore-t-il.

Jean-Michel Blanquer for­te­ment cri­ti­qué lors de l’AG

Après un temps convi­vial, les ensei­gnants gré­vistes ont formé une assem­blée afin de lais­ser un temps d’expression et de ques­tions à cha­cun. Les pro­fes­seurs de phi­lo­so­phie se sont alors mon­trés par­ti­cu­liè­re­ment actifs, leur par­ti­ci­pa­tion à la cor­rec­tion des copies s’an­non­çant imminente.

Vote de l’as­sem­blée géné­rale des per­son­nels ensei­gnants en grève. © Pauline Defélix

Objectif affi­ché lors de l’assemblée ? Rassembler tou­jours plus de membres du corps ensei­gnant dans ce mou­ve­ment. D’où un appel à la soli­da­rité et à la com­mu­ni­ca­tion entre collègues.

De nom­breux inter­ve­nants ne se sont par ailleurs pas pri­vés de dénon­cer l’attitude de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation natio­nale, notam­ment suite à l’u­ti­li­sa­tion par ce der­nier du terme « pre­neur d’otage ».

Et ces ensei­gnants de sou­li­gner que l’épanouissement des élèves est leur prio­rité, ainsi que la cause de leur mobi­li­sa­tion. Tout en pré­ci­sant qu’en aucun cas ils ne péna­li­se­raient les can­di­dats dans l’obtention de leur diplôme.

Lors des temps de paroles, les avis ont sem­blé diver­ger : hési­ta­tion entre un appel à conti­nuer la lutte contre des mesures jugées inco­hé­rentes et inadap­tées aux besoins des enfants, et méfiance vis-à-vis de la répres­sion. L’assemblée est tou­te­fois pas­sée au vote avec un résul­tat sans appel. La déci­sion de recon­duire la grève le 18 juin a été prise à 196 voix, contre 1 contre et 73 abstentions.

Pauline Defélix

Une grève sou­te­nue par des Gilets Jaunes

Quelques per­sonnes por­taient le sym­bo­lique gilet jaune lors du ras­sem­ble­ment, mon­trant ainsi leur sou­tien à l’action des ensei­gnants mani­fes­tants. Deux assem­blées de Gilets jaunes ont ainsi déjà déclaré sou­te­nir la grève les Stylos rouges, par exemple en Ile-de-de-France. Ils affirment être concer­nés en tant que parents et citoyens, et voient dans le com­bat des ensei­gnants une conver­gence avec le leur.

PDe

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