FIL INFO — Plusieurs collectifs, associations et syndicats appellent à un rassemblement sur le site du barrage de Saint-Égrève, samedi 15 juin de 12 heures à 17 heures. Objectif ? Dénoncer le projet de privatisation des installations hydroélectriques et ses dangers, tant sur le plan financier qu’en matière de sécurité.
La privatisation annoncée des barrages hydroélectriques continue de susciter la polémique. Après plusieurs actions du PCF Isère au barrage du Sautet, c’est au barrage de Saint-Égrève qu’activistes et syndicalistes se donnent rendez-vous le samedi 15 juin, de 12 heures à 17 heures. Une manifestation à l’appel de plusieurs collectifs, de la CGT et de Solidaires, sans oublier Alternatiba, Attac… ainsi que les Gilets jaunes de l’Isère*.
« Comment imaginer une seule seconde la possibilité qu’une industrie aussi stratégique pour le pays et les citoyens soit livrée à des grandes multinationales privées en concurrence ? », s’interrogent les signataires de l’appel à manifester. Avant de rappeler « l’enjeu de société » que va représenter la gestion de l’eau dans l’avenir, sur fond de réchauffement climatique et de diminution des ressources.
La privatisation des barrages dangereuse, jugent ses opposants
Pour les organisations contestataires, une privatisation des barrages représente un danger à plusieurs titres. Elle reviendrait, tout d’abord, à placer le gouvernement comme les collectivités sous la pression de leurs nouveaux propriétaires. Avec, en prime, le risque de hausse des tarifs, comme cela a été le cas pour l’électricité, en « augmentation incessante, depuis l’ouverture du marché, pour satisfaire la concurrence au mépris des usagers et des citoyens ».
Autre danger : les manifestants redoutent une baisse de qualité même de la sécurité barrages. Face au « sérieux et [à] la cohérence dans la gestion de cet outil industriel majeur » du secteur public, ils craignent ainsi que les opérateurs privés rognent sur la sécurité pour des raisons de coûts. Et préviennent : « Une rupture du barrage de Monteynard ou de celui de Chambon génèrerait à Grenoble une vague de 6 mètres de haut, 45 minutes plus tard ! »
Et pas question, pour les opposants, de laisser dire que la privatisation des barrages répond à une exigence européenne. « Nos lois ont été soigneusement détricotées une à une depuis plus de 25 ans pour rendre cette folie insensée obligatoire au regard de la seule loi française », affirment-ils dans leur tract. En mettant ainsi en accusation non seulement le président Emmanuel Macron, mais également ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy.
FM
* Liste des signataires de l’appel : les collectifs Ne nous laissons pas tondre et Sauvons nos barrages, Les Amis de la terre, Citoyens pour le climat, Marche pour le climat, Alternatiba, ANV COP21, Attac, Gilets jaunes de l’Isère, CADTM, CGT Isère, Solidaires Isère, CFDT Chimie énergie, CFE GE Alstom.