FIL INFO – Bis repetita, le personnel des crèches de Grenoble était de nouveau en grève, ce jeudi 23 mai, à l’appel national du collectif Pas de bébé à la consigne. Objectif ? Continuer de faire pression contre le projet d’ordonnance que l’État prévoit de faire voter en juillet, portant sur l’assouplissement des conditions d’accueil des enfants en crèche. Ce « qui aggraverait encore la situation actuelle à Grenoble », dixit la CGT
En totalité ou partiellement, le personnel de 18 crèches publiques grenobloises sur 28 a suivi le mouvement de grève lancé au niveau national par le collectif Pas de bébé à la consigne, jeudi 23 mai.
Parmi ces professionnels, essentiellement des auxiliaires de puériculture et des éducateurs de jeunes enfants, mais aussi des assistantes maternelles exerçant dans des crèches familiales. Motif de ce nouvel appel à la grève, après celui du 28 mars ? Alerter l’opinion publique sur les conséquences du projet d’ordonnance visant à modifier la réglementation des modes d’accueil des enfants en crèche.
Plus d’enfants pour moins d’espace, sans personnel supplémentaire
L’ordonnance sur les modes d’accueil devrait être votée en juillet. Or certaines propositions, même si elles peuvent encore évoluer, font bondir nombre de professionnels des crèches de Grenoble. Tout d’abord, le taux d’encadrement des enfants pourrait être assoupli, au détriment de l’embauche de personnel, des conditions de travail des professionnels en place et de l’épanouissement des enfants, dénoncent Nathalie Uchet, et Nadia Granger, syndicalistes CGT à la Ville et au CCAS de Grenoble.
Point tout à fait dommageable de l’avis du collectif, la superficie accordée par enfant pourrait, quant à elle, passer de 7 à 5,5 m2. Autre sujet d’inquiétude pour les grévistes : les établissements auraient la possibilité d’accueillir des enfants en surnombre, jusqu’à 20 % en plus, sans besoin de faire appel à davantage d’encadrants.
Les syndicalistes dénoncent, au final, une ordonnance qui ne va pas dans le bon sens…
« Nous travaillons déjà constamment dans l’urgence, déplorent les syndicalistes. Quand le moindre grain de sable survient, les enfants ne sont déjà plus en sécurité. Cette ordonnance ne va faire qu’aggraver les choses », mettent en garde les syndicalistes.
Il manque une cinquantaine de postes dans les crèches, dixit les syndicalistes
« Nous faisons du gardiennage dans les crèches à Grenoble, vitupèrent les professionnelles. C’est très difficile de mettre en place des projets intéressants […] Nous réclamons des postes de titulaires que la Ville a gelés petit à petit. » Selon les syndicalistes, il faudrait ainsi embaucher cinquante personnes supplémentaires dans les crèches grenobloises pour retrouver des conditions normales de travail.
La mobilisation a été bien suivie à Grenoble, mais légèrement moins que lors la première édition. « Il y a eu un peu moins de grévistes que lors du premier appel, reconnaissent les syndicalistes, mais parce qu’il a fallu s’organiser très rapidement, en une semaine », expliquent-elles. En outre, parmi les professionnelles, on compte un certain nombre de mamans seules « qui ne peuvent pas se permettre un deuxième jour de grève [non rémunéré] dans le mois ».
En revanche, d’autres professionnels ont rejoint les manifestants devant la préfecture de Grenoble, ce jeudi : les employés des crèches de Meylan et de la communauté de communes du Grésivaudan « où c’est encore pire que pour nous ! », lancent les syndicalistes de la CGT de la Ville et du CCAS.
Une délégation de militantes a pu plaider leurs causes, ce jeudi, lors d’une rencontre à la préfecture mais rien de particulier n’a été annoncé depuis.
SC