Avec Nathalie Arthaud tête de liste, Chantal Gomez, 11ème sur la liste de Lutte ouvrière aux élections européennes 2019 DR

Européennes : la mili­tante échi­rol­loise Chantal Gomez défend, une fois encore, les cou­leurs de Lutte ouvrière

Européennes : la mili­tante échi­rol­loise Chantal Gomez défend, une fois encore, les cou­leurs de Lutte ouvrière

FOCUS – Militante inusable du parti Lutte ouvrière, conseillère muni­ci­pale à Échirolles de 2008 à 2014, Chantal Gomez reprend, à l’oc­ca­sion des élec­tions euro­péennes, son bâton de pèle­rin pour défendre le « camp des tra­vailleurs contre le grand capi­tal ». La mili­tante occupe la 11e place de la liste Lutte ouvrière conduite par Nathalie Arthaud.

Chantal Gomez, 11ème sur la liste de Lutte ouvrière aux élections européennes 2019 DR

Chantal Gomez, 11e sur la liste de Lutte ouvrière aux élec­tions euro­péennes 2019. DR

« L’augmentation des salaires », « l’in­dexa­tion des salaires sur la hausse de prix », « l’in­ter­dic­tion des licen­cie­ments », « la répar­ti­tion du tra­vail entre tous », « l’ex­pro­pria­tion des grands capi­ta­listes »…

D’élection en élec­tion, le parti Lutte ouvrière déroule les mêmes reven­di­ca­tions et n’a de cesse de défendre le « camp des tra­vailleurs ». Cette fois encore, il envoie les mêmes mes­sages dans le cadre des élec­tions euro­péennes, où trente-quatre listes sont en com­pé­ti­tion dans l’Hexagone.

Localement, c’est Chantal Gomez, figure isé­roise du mili­tan­tisme d’ex­trême gauche, 11e sur la liste, qui relaie le pro­gramme de LO : « Seule la mobi­li­sa­tion, la lutte des tra­vailleurs pourra faire recu­ler le grand capi­tal […] », affirme-t-elle.

Faire recu­ler le grand capi­tal, une impé­rieuse néces­sité plus que jamais d’ac­tua­lité, à croire les mili­tants de LO. Ce serait même le meilleur moyen de lut­ter contre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique. « Ils [les autres listes, ndlr] ont tous des bonnes idées sur l’é­co­lo­gie mais ils font com­ment ? ques­tionne Chantal Gomez. Les Verts ont été au gou­ver­ne­ment. Ils n’ont pas été fichus d’empêcher Total de pol­luer, raille-t-elle. Avant d’as­sé­ner : « Il faut enle­ver ce pou­voir nui­sible que les grands patrons ont sur la société, y com­pris en matière d’en­vi­ron­ne­ment […] »

Retraitée et tou­jours mili­tante syndicale

« Nous, on est les seuls à dire qu’il faut s’en prendre à cette classe de capi­ta­listes, de grands patrons, d’in­dus­triels, de finan­ciers… Des riches qui sont capables de cla­quer un mil­liard en une nuit pour Notre Dame de Paris… », déclame Chantal Gomez avec cette ardeur qu’ont les mili­tants poli­tiques en meeting.

Avec Nathalie Arthaud tête de liste, Chantal Gomez, 11ème sur la liste de Lutte ouvrière aux élections européennes 2019 DR

Nathalie Arthaud tête de liste de LO aux élec­tions euro­péennes 2019, et Chantal Gomez, 11e sur la liste. DR

Dessinatrice tech­nique dans la fonc­tion publique pen­dant trente ans, après avoir exercé dans le sec­teur privé, Chantal Gomez est aujourd’­hui retrai­tée mais tou­jours sur le « ter­rain des luttes ».

Elle fait, en effet, men­tion sur le site de cam­pagne de LO, de son action de « mili­tante syn­di­cale dans le sec­teur du net­toyage ». Et fait ce constat déso­lant : « J’en vois des femmes, des hommes qui subissent la pré­ca­rité, les petits bou­lots, obli­gés par­fois d’avoir deux ou trois patrons pour à peine le smic, avec des ampli­tudes de tra­vail énormes. »

Contrairement à de nom­breux mili­tants poli­tiques de par­tis mino­ri­taires, Chantal Gomez peut s’e­nor­gueillir d’a­voir été élue de 2008 à 2014 à la mai­rie d’Échirolles. Par ailleurs, l’Échirolloise a plus d’une cam­pagne à son actif, tou­jours aux côtés de Lutte ouvrière.

Tête de liste aux der­nières élec­tions euro­péennes de 2014 pour la grande région Sud-Est pour la liste Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des tra­vailleurs, elle avait recueilli 29 872 voix… soit 0,90 % des suf­frages expri­més. Au niveau natio­nal, le résul­tat était sen­si­ble­ment plus élevé, avec 1,17 %. Ce qui demeure tou­te­fois lar­ge­ment insuf­fi­sant pour sié­ger au Parlement européen.

« Nos idées ont de l’a­ve­nir pour tous les tra­vailleurs du monde »

Pour le 26 mai pro­chain, la liste LO serait cré­di­tée de 0,5 à 1 % de voix, selon les der­niers son­dages. Le parti Lutte ouvrière semble déses­pé­ré­ment relé­gué en queue de pelo­ton dans les résul­tats élec­to­raux. À qui la faute ? rétorque Chantal Gomez : « On n’a pas l’ac­cès aux médias de tous ces grands par­tis. Nos idées, on les entend peu. »

"Pour défendre un programme de lutte" dessin de Lupo

« Pour défendre un pro­gramme de lutte » des­sin de Lupo. DR

Quant aux élec­teurs, bon nombre ont le moral dans les chaus­settes, pour­suit la mili­tante : « Aujourd’hui, la classe ouvrière est plu­tôt démo­ra­li­sée. Elle baisse la tête. Bon, il y a eu le mou­ve­ment des gilets jaunes qui a pro­vo­qué un appel d’air, mais quand même insuf­fi­sant… » La mili­tante ne veut pas se lais­ser abattre pour autant : « On est peut-être mino­ri­taire, mais on pense que nos idées ont de l’a­ve­nir pour toute la pla­nète, pour tous les tra­vailleurs du monde. »

Roseline Vachetta, présidente du Centre d'information inter-peuples (CIIP). © Joël Kermabon - Place Gre'net

Roseline Vachetta, pré­si­dente du Centre d’in­for­ma­tion inter-peuples (CIIP) et dépu­tée euro­péenne (LCR) de 1999 à 2005. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Si par­tir seul aux élec­tions euro­péennes n’a guère réussi au parti d’ex­trême gauche, le ticket LO – Ligue com­mu­niste révo­lu­tion­naire (LCR) lors des élec­tions euro­péennes de 1999 s’é­tait en revanche révélé gagnant. La liste avait recueilli 5,18 % et obtenu cinq sièges au Parlement euro­péen, dont trois pour LO. Côté LCR, la mili­tante isé­roise Roseline Vachetta avait décro­ché un mandat.

Pour ces euro­péennes, il a bien été ques­tion d’une liste com­mune avec le Nouveau parti anti­ca­pi­ta­liste (ex-LCR). Mais le NPA s’est désisté, faute de moyens finan­ciers, tout en appe­lant à voter pour la liste LO.

Aller voter pour mon­trer « son désac­cord, mar­quer sa colère »

Communiste révo­lu­tion­naire dans l’âme, Chantal Gomez n’est pas dupe : « Ce n’est pas une élec­tion qui fera recu­ler les choses. Si on s’a­dresse aux tra­vailleurs, c’est parce que ce sont eux qui sont por­teurs du chan­ge­ment. Pas parce qu’ils sont mieux que les autres, mais parce qu’ils sont au cœur de l’en­tre­prise. C’est par eux et leur mobi­li­sa­tion ou leur grève, et sur­tout par la contes­ta­tion du pou­voir des grands patrons, que les choses vont chan­ger. »

Mobilisation Lutte ouvrière DR

Mobilisation de Lutte ouvrière. DR

Les abs­ten­tion­nistes pour­raient être encore nom­breux, étant donné le faible inté­rêt des Français pour cette élec­tion. Chantal Gomez ne peut leur don­ner tort : « Les gens sont tous un peu dégoû­tés et voient bien que les élec­tions ne changent pas les choses, que les marion­nettes poli­tiques Sarkozy, Hollande et Macron se suc­cèdent tous au pou­voir et que la situa­tion conti­nue à s’ag­gra­ver… »

Néanmoins, et même si les élec­tions ne changent rien à ses yeux, Chantal Gomez exhorte les élec­teurs à se dépla­cer dimanche 26 mais vers leur bureau de vote : « On peut au moins s’ex­pri­mer et dire ce qu’on pense, mon­trer son désac­cord, mar­quer sa colère en votant pour le camp des tra­vailleurs », estime-t-elle.

Séverine Cattiaux

Séverine Cattiaux

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