Féminisation des noms de lieux : l’é­lue d’op­po­si­tion Bernadette Cadoux fus­tige la « désin­vol­ture » de la Ville de Grenoble

Féminisation des noms de lieux : l’é­lue d’op­po­si­tion Bernadette Cadoux fus­tige la « désin­vol­ture » de la Ville de Grenoble

FIL INFO – Alors que la com­mis­sion d’at­tri­bu­tion des noms de lieux de Grenoble est appe­lée à se réunir pour fémi­ni­ser des arrêts de bus et de tram, la conseillère muni­ci­pale d’op­po­si­tion Bernadette Cadoux accuse la Ville de Grenoble de « bâcler le dos­sier ». Et juge qu’une consul­ta­tion citoyenne aurait repré­senté « une vraie appli­ca­tion de la démocratie ».

« Pourquoi est-ce à une poi­gnée d’élus de déci­der et dans l’urgence ? », s’in­ter­roge Bernadette Cadoux face à la fémi­ni­sa­tion des noms de rues ou d’é­qui­pe­ments publics. Alors que la com­mis­sion d’at­tri­bu­tion des noms de lieux est appe­lée à se réunir en urgence pour pro­cé­der à la fémi­ni­sa­tion d’une « ving­taine d’ar­rêts de tram ou de bus », la conseillère muni­ci­pale d’op­po­si­tion fus­tige une cer­taine « désin­vol­ture ». Voire un déni de démocratie.

Bernadette Cadoux. DR

Bernadette Cadoux. DR

Bernadette Cadoux ne nie pas la néces­sité de fémi­ni­ser la topo­ny­mie urbaine. « Il est vrai que les rues de la ville manquent signi­fi­ca­ti­ve­ment de noms de femmes et que nous sommes très atten­tifs à remé­dier à ce dés­équi­libre », affirme-t-elle au contraire. Mais, à ses yeux, la Ville de Grenoble « trouve là l’occasion de com­mu­ni­quer sur le sujet et de faire par­ler d’elle à onze mois des muni­ci­pales », et se rend cou­pable de « bâcle le dos­sier ».

Le pont Kofi-Annan, un « fait du prince » ?

Pour l’é­lue d’op­po­si­tion, « une vraie appli­ca­tion de la démo­cra­tie aurait été de deman­der aux unions de quar­tiers repré­sen­ta­tives des citoyens de tra­vailler sur le sujet ». Et d’ou­vrir une par­ti­ci­pa­tion en ligne adres­sée à l’en­semble des Grenoblois. « Les résul­tats auraient pu être connus et ana­ly­sés en même temps que les bud­gets par­ti­ci­pa­tifs », ajoute Bernadette Cadoux.

À l'occasion de la Journée internationale des Droits des femmes le 8 mars 2019, des rues et arrêts de trams avaient été féminisés le long de la manifestation. Ici, le nom d'Annie Ferrey-Martin. © Florent Mathieu - Place Gre'net

À l’oc­ca­sion de la Journée inter­na­tio­nale des Droits des femmes le 8 mars 2019, des rues et arrêts de trams avaient été fémi­ni­sés le long de la mani­fes­ta­tion. Ici, le nom d’Annie Ferrey-Martin. © Florent Mathieu – Place Gre’net

« La désin­vol­ture avec laquelle ce dos­sier est traité est cri­ti­quable, et agir de la sorte abou­tit à un mépris de la cause qu’on était censé faire valoir », consi­dère-t-elle encore. Non sans rap­pe­ler le choix d’Éric Piolle de renom­mer un pont de Grenoble “Kofi-Annan”, moins d’une semaine après le décès du prix Nobel de la Paix. Un « fait du prince », estime l’é­lue, pour qui la com­mis­sion a été « mise devant le fait accom­pli ».

Une consul­ta­tion sur les noms des écoles orga­ni­sée en 2017

Des consul­ta­tions d’ordre topo­ny­mique ont déjà été orga­ni­sées par la Ville de Grenoble. Comme en 2017, lorsque les habi­tants furent invi­tés à sug­gé­rer des noms pour les futures écoles de la com­mune. Avec (natu­rel­le­ment) un cer­tain nombre de cri­tères à prendre en compte, parmi les­quels l’an­crage local des per­sonnes pro­po­sées, la per­ti­nence en rap­port avec l’en­tité sco­laire et la « volonté de fémi­ni­ser les noms ».

Inauguration de l'école Simone-Lagrange © Ville de Grenoble

Inauguration de l’é­cole Simone-Lagrange © Ville de Grenoble

Pour quel résul­tat ? Outre l’é­cole Simone-Lagrange, dont le nom avait été choisi avant la consul­ta­tion, la nou­velle école du quar­tier Saint-Bruno sera nommé Florence-Arthaud. Pour le reste, les écoles ont épousé le nom des quar­tiers où elles sont implan­tées. Soit l’é­cole Hoche pour le quar­tier Bonne-Hoche, et l’é­cole Flaubert pour le quar­tier du même nom. Quant aux écoles Racine et Jouhaux, elles conser­ve­ront leurs déno­mi­na­tions actuelles.

FM

Florent Mathieu

Auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A lire aussi sur Place Gre'net

Grenoble : des coups de feu tirés en l’air par un indi­vidu en plein mar­ché, place Saint-Bruno

FLASH INFO  -  Vers 10 heures du matin, alors que le marché battait son plein, samedi 12 octobre 2024, des coups de feu ont retenti à Lire plus

Un partie des immeubles situés avenue Jean-Jaurès, à Eybens, concernés par l'arrêté de péril pris par la municipalité. © Google Maps
Eybens : levée de l’ar­rêté de péril pris sur des immeubles de l’a­ve­nue Jean-Jaurès et de la rue Farçat

FLASH INFO - L'arrêté de péril signé le 30 septembre 2024 concernant les immeubles des numéros 68 à 74 de l'avenue Jean-Jaurès ainsi que des Lire plus

Rassemblement du PAZ lors d'une avant-première de Bambi, une histoire de vie dans les bois. ©Projet animal zoopolis
Bambi, film sur la vie sau­vage… avec des ani­maux cap­tifs : une trom­pe­rie selon l’association Paz

EN BREF - Le film Bambi, l’histoire d’une vie dans les bois, de Michel Fressler, sortira en salle le 16 octobre 2024. L’association Projet animaux Lire plus

Insécurité: Après le collège Olympique, les personnels du lycée Roger-Deschaux de Sassenage exercent à leur tour leur droit de retrait
Insécurité : après le Collège olym­pique, les per­son­nels du lycée Roger-Deschaux de Sassenage exercent à leur tour leur droit de retrait

FOCUS - Alors que les personnels du Collège olympique de Grenoble ont mis fin à leur droit de retrait et s'apprêtent à rencontrer le directeur Lire plus

La politique culturelle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (de nouveau) sous le feu des critiques de l'opposition
La poli­tique cultu­relle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (de nou­veau) sous le feu des cri­tiques de l’opposition

FOCUS - La politique culturelle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes fait (de nouveau) l'objet des critiques de l'opposition de gauche de la collectivité. Tandis que les Lire plus

Étudiants précaires: L'Union étudiante de Grenoble et Génération précarité tirent la sonnette d'alarme
Étudiants pré­caires : l’Union étu­diante de Grenoble et Génération pré­ca­rité tirent la son­nette d’alarme

FLASH INFO - Le syndicat UEG (Union étudiante de Grenoble) et le collectif Génération précarité tirent la sonnette d'alarme face à la précarité étudiante. Dans Lire plus

Flash Info

Les plus lus

Agenda

Je partage !