FIL INFO – Alors que la commission d’attribution des noms de lieux de Grenoble est appelée à se réunir pour féminiser des arrêts de bus et de tram, la conseillère municipale d’opposition Bernadette Cadoux accuse la Ville de Grenoble de « bâcler le dossier ». Et juge qu’une consultation citoyenne aurait représenté « une vraie application de la démocratie ».
« Pourquoi est-ce à une poignée d’élus de décider et dans l’urgence ? », s’interroge Bernadette Cadoux face à la féminisation des noms de rues ou d’équipements publics. Alors que la commission d’attribution des noms de lieux est appelée à se réunir en urgence pour procéder à la féminisation d’une « vingtaine d’arrêts de tram ou de bus », la conseillère municipale d’opposition fustige une certaine « désinvolture ». Voire un déni de démocratie.
Bernadette Cadoux ne nie pas la nécessité de féminiser la toponymie urbaine. « Il est vrai que les rues de la ville manquent significativement de noms de femmes et que nous sommes très attentifs à remédier à ce déséquilibre », affirme-t-elle au contraire. Mais, à ses yeux, la Ville de Grenoble « trouve là l’occasion de communiquer sur le sujet et de faire parler d’elle à onze mois des municipales », et se rend coupable de « bâcle le dossier ».
Le pont Kofi-Annan, un « fait du prince » ?
Pour l’élue d’opposition, « une vraie application de la démocratie aurait été de demander aux unions de quartiers représentatives des citoyens de travailler sur le sujet ». Et d’ouvrir une participation en ligne adressée à l’ensemble des Grenoblois. « Les résultats auraient pu être connus et analysés en même temps que les budgets participatifs », ajoute Bernadette Cadoux.
« La désinvolture avec laquelle ce dossier est traité est critiquable, et agir de la sorte aboutit à un mépris de la cause qu’on était censé faire valoir », considère-t-elle encore. Non sans rappeler le choix d’Éric Piolle de renommer un pont de Grenoble “Kofi-Annan”, moins d’une semaine après le décès du prix Nobel de la Paix. Un « fait du prince », estime l’élue, pour qui la commission a été « mise devant le fait accompli ».
Une consultation sur les noms des écoles organisée en 2017
Des consultations d’ordre toponymique ont déjà été organisées par la Ville de Grenoble. Comme en 2017, lorsque les habitants furent invités à suggérer des noms pour les futures écoles de la commune. Avec (naturellement) un certain nombre de critères à prendre en compte, parmi lesquels l’ancrage local des personnes proposées, la pertinence en rapport avec l’entité scolaire et la « volonté de féminiser les noms ».
Pour quel résultat ? Outre l’école Simone-Lagrange, dont le nom avait été choisi avant la consultation, la nouvelle école du quartier Saint-Bruno sera nommé Florence-Arthaud. Pour le reste, les écoles ont épousé le nom des quartiers où elles sont implantées. Soit l’école Hoche pour le quartier Bonne-Hoche, et l’école Flaubert pour le quartier du même nom. Quant aux écoles Racine et Jouhaux, elles conserveront leurs dénominations actuelles.