FIL INFO — Un chirurgien grenoblois écope d’une interdiction d’exercer de trois ans, dont 18 mois avec sursis. Suite à une plainte de la CPAM, le Conseil des médecins estime que le médecin aurait pratiqué en 2013 et 2014 pas moins de cinquante-quatre interventions chirurgicales sans justification médicale.
Un chirurgien grenoblois aurait-il eu le coup de bistouri trop facile ? Jeudi 11 avril, le Dauphiné Libéré révèle qu’un spécialiste en chirurgie orthopédique a été sanctionné par le Conseil national de l’ordre des médecins. À compter du 1er mai, le médecin ne pourra exercer durant trois ans (dont 18 mois avec sursis) suite à 54 dossiers de patients « opérés sans justification médicale » portant sur les années 2013 et 2014.
À l’origine de la décision, une plainte déposée en 2016 par la CPAM de l’Isère, à laquelle le chirurgien est également condamné à verser 35 000 euros. Selon le Conseil de l’ordre, cité par le Dauphiné Libéré, « le médecin n’aurait pas respecté une technique opératoire conforme aux recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de santé ». L’avocat du médecin réplique en précisant que certains des dossiers litigieux ne portent “que” sur des défauts d’information.
Des patients en fauteuil roulant après leurs opérations ?
Plus grave : certains patients auraient subi des complications d’une extrême gravité après leur passage sur le billard. Deux cas d’amputation et deux personnes en fauteuil roulant, évoque ainsi le Dauphiné Libéré. Des patients dont l’avocat estime que le chirurgien « a bénéficié de beaucoup trop de mansuétude jusqu’à présent et qu’il devrait être définitivement radié ». Quatre plaintes au pénal ont été déposées.
Toujours dans les colonnes du Dauphiné Libéré, l’avocat du chirurgien dénonce « un véritable lynchage médiatique », quand bien même le nom de son client n’est jamais mentionné. Pour le défenseur, le lien entre opérations et infirmités des patients n’est pas avéré, ajoutant qu’un rapport d’expertise judiciaire aurait déjà disculpé le médecin dans au moins une des affaires. Pas question en somme pour l’avocat de laisser son client se faire traiter de « boucher ».