EN BREF – Le lycée Louise Michel a accueilli pour la première fois une résidence artistique, du 11 au 15 mars 2019. Danse, cirque, musique… la Compagnie Sylvie Guillermin a proposé neuf ateliers à 700 élèves de l’établissement. Ce jeudi 21 mars, les artistes jouent Birds sur la branche, hommage à Charlie Parker, au Théâtre municipal de Grenoble.
« Amener de la culture (à des élèves issus d’une « population globalement défavorisée ») pour offrir une vision un peu différente du monde. » Telle est l’ambition de la résidence artistique avec la Compagnie Sylvie Guillermin, organisée au lycée Louise Michel de Grenoble.
Un événement prévu de longue date, – les demandes ont été faites en mars 2018 –, que le lycée a finalement pu accueillir, du 11 au 15 mars dernier. Et ce avec l’aide de la Région et de la Délégation académique aux arts et à la culture (DAAC) de Grenoble. Une première.
Joris Mabilon, proviseur adjoint, se réjouit d’un accueil « très favorable » de la part des élèves. D’autant que le développement de la culture est inscrit dans le contrat d’objectifs de cet établissement scolaire qui compte 1 600 élèves. « Une petite ville », selon Joris Mabilon. Environ 700 élèves ont ainsi eu l’occasion de passer une heure en présence de l’équipe artistique.
« Ça bouleverse le quotidien »
Traditionnellement, les enseignants du lycée organisent des sorties théâtre ou cinéma. Cette année, ils ont ainsi opté pour « faire entrer la culture dans l’établissement ». Pendant cinq jours, de 9 heures à 16 h 30, la compagnie de danse a proposé neuf ateliers aux élèves.
Parmi les ateliers proposés : assistances aux répétitions de la compagnie, expérimentations de danse circassienne, ateliers de mât chinois, de danse sur perche verticale, de sangles, improvisations impromptues…
Des improvisations impromptues ? « Les danseurs et artistes viennent dans la classe, explique le proviseur adjoint. Parfois, ils montent sur des tables. L’objectif est de choquer, dans le bon sens du terme, de faire réfléchir. Les élèves sont évidemment surpris. Cela bouleverse leur quotidien. Ils peuvent entrer en contact avec les artistes. Des discours s’engagent autour des métiers de l’art, du spectacle », relate-t-il.
Un travail de médiation
Sylvie Guillermin est la directrice artistique. Sa compagnie, qui a trente ans, propose depuis vingt ans ce type de projets en établissements scolaires.
En raison d’une « méconnaissance », « il y a une difficulté à amener le public dans les salles, surtout les jeunes, qui n’en ont pas forcément l’idée », explique la chorégraphe. Du coup, elle vient dans les établissements.
Ce qui l’intéresse dans le lycée Louise Michel ? « Les niveaux bien différents des mineurs et des adultes ». De plus, ce projet est « un vrai travail de médiation, de sensibilisation à l’art ».
Jeudi 21 mars, la Compagnie Sylvie Guillermin se produit au Théâtre municipal de Grenoble. « Un théâtre à l’italienne, c’est agréable d’y jouer. » Les artistes y joueront Birds sur la branche, hommage à Charlie Parker, musicien de jazz américain. « Pas mal d’élèves » sont inscrits au spectacle, précise Sylvie Guillermin. Défi relevé ?
Charles Thiebaud
Danseurs, circassiens et musicien à la manœuvre pour Birds sur la branche
Musicien inné, compositeur à l’imaginaire débordant, Charlie Parker, alias « Bird » était autant shooté par la drogue que par les notes qui bouillonnaient sans cesse à l’intérieur de lui. Afin de traduire les vifs antagonismes qui ont traqué sa vie, deux danseuses, deux circassiens marocains issus de l’école nationale de cirque Shems’y et le musicien Arash Sarkechik s’approprient sur le plateau des découpages rythmiques audacieux du saxophoniste.
Le résultat est un univers entrechoqué, oscillant sans cesse entre les abîmes cauchemardesques de la vie de Bird – entravée par le racisme et les addictions –, et la joie dévergondée de la création et de la rencontre entre ces musiciens qui ont révolutionné l’histoire du jazz.
Spectacle tout public à partir de 7 ans
Jeudi 21 mars 2019 à 20 h 30 au Théâtre municipal de Grenoble
La Compagnie Sylvie Guillermin
Directrice artistique et chorégraphe : Sylvie Guillermin
Danseuses : Lola Kervroëdan et Magali Lilou Robert
Artistes circassiens : Rachid Ouahman et Younes Essafy
Musicien : Arash Sarkechik