FIL INFO – L’installation du synchrotron quatrième génération a commencé à Grenoble. Cet équipement permettra de multiplier par cent la brillance des rayons X pour encore mieux explorer la matière et le vivant.
Les premiers composants du premier synchrotron de quatrième génération à haute énergie ont été installés. C’est ce qu’a annoncé le synchrotron européen de Grenoble par voie de communiqué, lundi 18 mars.
Les premières pièces de ce nouvel équipement révolutionnaire ont pris place dans le tunnel de 844 mètres de circonférence. Une étape clé dans le programme de modernisation de l’ESRF (European Synchrotron Radiation Facility). Soutenu par vingt-deux pays, le projet chiffré à 150 millions d’euros a pour objectif de remplacer le synchrotron historique, de troisième génération, par une source de lumière qui va multiplier par cent la brillance des rayons X de l’ESRF.
Des rayons X cent fois plus brillants
Cette nouvelle génération de synchrotron appelée EBS (pour “Extremely Brilliant Source”) « fournira des rayons X avec une brillance et une cohérence inégalées, permettant aux scientifiques d’étudier la structure de la matière au niveau atomique, dans les moindres détails, avec meilleure qualité et plus rapidement que précédemment », souligne Francesco Sette, le directeur général de l’ESRF.
« Percer les secrets de la matière, c’est comprendre le monde qui nous entoure. Ce nouvel outil puissant aidera les scientifiques à apporter des réponses aux grands défis auxquels notre société est confrontée. »
EBS viendra donc prendre le relais de l’ancien équipement, à l’arrêt depuis le 10 décembre dernier. Première source de lumière synchrotron de troisième génération, l’ESRF produisait déjà des rayons X cent fois plus brillants que ceux utilisés dans les équipements de radiographie des hôpitaux.
Passée la phase de démantèlement, l’installation du nouvel équipement va s’étendre sur neuf mois. Il s’agira alors d’installer dans le tunnel 128 poutres en acier, dotées de plus de 10 000 composants de pointe (aimants, chambres à vide), alignés avec une précision de 50 microns, environ la moitié de l’épaisseur d’un cheveu humain.
L’installation devrait être terminée en novembre prochain, avant les tests de mise en service, puis une réouverture aux scientifiques prévue en septembre 2020.
PC