FOCUS – La Métro a annoncé la création d’un service public de l’efficacité énergétique, le 4 février dernier. Les acteurs visés ? Habitants, entreprises et collectivités. Ce service public, premier de la région, permet de pérenniser le dispositif Mur/Mur mais aussi de lancer un nouveau dispositif de soutien aux TPE-PME en faveur de la transition énergétique.
« Sur notre territoire, 35 % des logements ont été construits dans les années 50, 60 et 70… La pire époque des passoires énergétiques ! », explique Christine Garnier, vice-présidente de la Métropole déléguée à l’habitat, au logement et à la politique foncière.
« C’est en moyenne 26 % ailleurs », précise-t-elle. Pour y remédier, la Métro entend s’appuyer sur son tout nouveau service public de l’efficacité énergétique.
Premier du genre dans la région, ce service permet à la fois de pérenniser le projet Mur/Mur et de lancer un nouveau dispositif de soutien aux TPE/PME (très petites et moyennes entreprises) en faveur de la transition énergétique.
« Un objectif ambitieux »
La création de ce service public est « un moment évidemment particulier et important », affirme Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole. Il s’agit de « concilier transition énergétique et justice sociale ». La Métro s’engage ainsi à accompagner, informer et aider les acteurs de territoire. Un accompagnement qui peut être « financier, technique ou tout simplement humain », détaille Christophe Ferrari.
De fait, le service public vise, à l’horizon 2030, une réduction de 22 % de la consommation énergétique du territoire et de 30 % de la consommation d’énergies fossiles. Tout en augmentant de 35 % la production locale d’énergies renouvelables et de récupération. « Nous avons un objectif ambitieux », déclare ainsi Christophe Ferrari. La mise en place du service s’effectue dès à présent dans le cadre du schéma directeur de l’énergie.
Le schéma directeur de l’énergie en quelques chiffres
Aboutir à des économies d’énergie dans tous les secteurs d’activités, d’ici 2030 (chiffres par rapport à 2013)
- 30 % pour les déplacements
- 10 % pour l’habitat
- 17 % pour le territoire (bureaux, commerces …)
- 20 % pour l’industrie
Le service public de l’efficacité énergétique regroupe donc deux éléments majeurs. Au dispositif Mur/Mur s’ajoute un autre, nouveau, de soutien aux TPE/PME. Petit rappel : entre 2010 et 2014, plus de 4 500 logements en copropriété construits entre 1945 et 1975 ont été rénovés (isolation thermique) lors de Mur /Mur1. Des rénovations qui permettent une réduction importante des consommations de chauffage.
« Le dispositif va être prolongé »
Dès à présent, il s’agit de pérenniser le projet. « Mur/mur 2 [lancé en 2016, ndlr] devrait nous permettre de rénover 7 000 logements de plus. […] Un beau résultat », annonce Christine Garnier. Le message qu’elle souhaite faire passer : « Ce qu’il faut pour tenir notre schéma, c’est non seulement continuer, mais c’est aussi augmenter le rythme. Vous pouvez continuer à vous inscrire en tant que copropriétaires, en tant que propriétaires, le dispositif va être prolongé. La Métropole va continuer à vous accompagner. »
Un autre aspect tient au cœur de la vice-présidente : la dimension sociale. « Dans Mur/mur 1, la moitié des propriétaires occupants qui ont fait des travaux étaient des ménages modestes. On touche vraiment des personnes avec des revenus relativement faibles. »
« Donner les moyens à ceux qui ne les ont pas »
Quant au dispositif de soutien aux TPE/PME, le dispositif consiste en un accompagnement gratuit des entreprises vers la transition énergétique. Changement d’éclairage, optimisation des systèmes de chauffage, et bien au-delà. Le dispositif a été testé avec succès dans quatorze entreprises volontaires. « On a eu un retour qui nous a montré un véritable intérêt », se réjouit Christophe Ferrari.
Grand atout du dispositif : un prestataire « spécialisé dans l’immobilier d’entreprises et aussi, d’une manière générale, dans les problèmes d’énergie des entreprises », révèle Bertrand Splindler, vice-président de la Métropole délégué à l’énergie et à l’aménagement numérique.
« La Métropole n’est pas là pour faire à la place, mais elle permet de donner les moyens à ceux qui ne les ont pas », déclare l’élu. « Investir pour économiser », telle est la démarche.
Le projet est en effet ambitieux : Les dépenses brutes estimées au démarrage s’élèvent à 1,6 millions d’euros par an . « C’est un engagement important de la Métropole, assure Christine Garnier. Nous venons déjà d’obtenir des financements importants de l’Europe et de la région. Et nous allons aussi nous retourner vers L’État. » L’objectif étant de « vraiment améliorer la qualité de vie ».
Charles Thiebaud