EN BREF – La Ville de Grenoble se porte candidate pour le titre de Capitale verte de l’Europe 2022. Une distinction décernée par la Communauté européenne venant récompenser les villes avec des objectifs environnementaux forts. Si la municipalité espère mobiliser la population grenobloise autour de cette « candidature collective », le sénateur Michel Savin regrette, lui, l’absence de synergie envisagée avec la Métropole.
Éric Piolle, le maire de Grenoble, l’a annoncé lors de ses vœux aux habitants le 24 janvier 2019 : la Ville de Grenoble est candidate au titre de Capitale verte de l’Europe 2022. Décerné par la Communauté européenne depuis 2010, ce prix met à l’honneur chaque année une ville d’Europe se fixant des objectifs environnementaux forts. Et pouvant, in fine, servir d’exemple à d’autres collectivités de par le monde.
Pour Éric Piolle, la politique menée par sa majorité permet amplement à la Ville de prétendre à ce titre. « Grenoble relève le défi de l’éco mobilité (RER urbain, transports en commun, par câble, axes vélos structurants…). Elle s’engage également sur le chemin de l’autonomie alimentaire et généralise l’alimentation bio dans ses cantines », écrit le maire. Avant d’évoquer les tarifications solidaires ou la « gratuité ciblée » pour faire rimer justice sociale et transition énergétique.
Et l’élu d’estimer que sa ville est au cœur des enjeux climatiques de demain. « Ici […] le climat devient fou deux fois plus vite qu’ailleurs en Europe. À Grenoble, en 2050, la canicule pourrait durer trois mois de l’année… et la neige cessera presque de tomber en hiver », rappelle-t-il. De plus, aux yeux de l’édile, la situation géographique même des Alpes, « à cheval sur huit pays », plaide encore en faveur de cette distinction.
Une « candidature collective »
La candidature se veut « collective », insiste la Ville. Cette dernière met ainsi dès à présent en place un calendrier de débats grand public « pour dessiner ensemble les contours du Grenoble de demain ». Et s’assurer au passage du soutien de la population à cette candidature.
La municipalité la considère en effet comme « une formidable opportunité pour accélérer les transitions déjà engagées ». Parmi les soutiens déjà enregistrés : GEG, Gem, l’UGA, ou encore les villes d’Eybens et d’Échirolles.
Si le succès était au rendez-vous, Grenoble serait la deuxième ville de France à remporter le titre, après Nantes en 2013. Et s’inscrirait dans la lignée de Stockholm (2010), de Hambourg (2011), de Copenhague (2014) ou encore d’Oslo et de Lisbonne, respectivement Capitales vertes 2019 et 2020.
La capitale des Alpes sera-t-elle également Capitale verte européenne, le temps d’une année ? Début de réponse au printemps 2020, quand Grenoble saura si elle est en finale.
FM
« PAS SANS LA MÉTRO », APPELLE MICHEL SAVIN
Le sénateur de l’Isère Michel Savin voit d’un bon œil la candidature de Grenoble au titre de Capitale verte de l’Europe 2022. Une « initiative positive qui permettra de mettre en lumière notre territoire et ses nombreux atouts, renforçant ainsi notre attractivité sur le long terme », écrit-il. Une initiative qui saurait aussi, espère le sénateur, casser l’image de cuvette polluée que renvoie souvent Grenoble au niveau national.
« Faisons de cette initiative communale un projet de territoire »
Pour autant, le sénateur regrette « qu’aucune synergie avec la Métropole n’ait été annoncée par le maire de Grenoble ». Et ceci d’autant plus que les critères de sélection de la Communauté européenne concernent souvent des compétences métropolitaines. Que cela soit en matière de transports, de traitement des déchets, de qualité de l’air ou encore de gestion des réseaux d’eau potable et d’assainissement.
« Soyons ambitieux, faisons de cette initiative communale un projet de territoire impliquant nos habitants, nos partenaires publics et privés, nos entreprises… Que cette candidature soit nos Jeux olympiques du 21e siècle ! », clame enfin Michel Savin. Avant d’inviter le président de la Métropole Christophe Ferrari à « s’emparer de cette formidable opportunité ». Et ne pas laisser Eric Piolle en retirer seul les bénéfices ?