FIL INFO – Le niveau de rémunération de l’ancien directeur général de Tisséo Collectivités, le syndicat mixte des transports en commun de la région de Toulouse, est dans le collimateur de la chambre régionale des comptes. Mais ce n’est pas tant le salaire de l’actuel directeur général adjoint de la Métropole de Grenoble qui hérisse les magistrats que les avantages en nature octroyés de manière visiblement irrégulière. Quid à la Métro ? La collectivité grenobloise reste pour le moins discrète sur ces avantages consentis à ses cadres.
Le niveau de rémunération de l’actuel directeur général adjoint de la Métropole de Grenoble lorsqu’il était à la tête de Tisséo Collectivités, le syndicat mixte des transports en commun de la région de Toulouse de 2013 à 2018, fait des remous.
Dévoilés le 5 février par La Dépêche.fr, le salaire mais aussi les avantages octroyés à Jean-Michel Evin sont épinglés par les magistrats de la chambre régionale des comptes dans un rapport rendu public ce 6 février.
« La rémunération du directeur général des services a connu une évolution de +18,2 % en trois ans, de 151 350 € bruts annuels en 2014 à 178 837 € bruts annuels en 2016, dans des conditions dénuées de transparence puisque le contrat de travail et ses avenants successifs n’ont pas fait l’objet de délibération et que le comité syndical n’a jamais eu à connaître des conditions de recrutement du DGS », soulignent les magistrats dans leur rapport.
Soit un salaire de près de 15 000 euros bruts par mois, l’équivalent de celui touché par Chantal Jouanno, la présidente de la commission nationale du débat public (CNDP) et qui a récemment fait polémique.
Des avantages octroyés de manière irrégulière pour les magistrats
Des chiffres que relativise le principal intéressé dans Le Dauphiné Libéré. Selon Jean-Michel Evin, les 14 902 euros bruts mensuels correspondent à la somme de tous les avantages octroyés à son poste, soit le salaire proprement dit mais aussi le logement et la voiture de fonction.
Confirmé par Tisséo, le salaire net de l’ancien directeur général se montait alors à 7 305 euros. Soit donc plus de 7 000 euros d’avantages en nature entre le logement – dont l’attribution est jugée irrégulière par les juges – et le véhicule de fonction, dont les magistrats soulignent l’absence de déclaration…
De retour à Grenoble depuis 2018, l’actuel directeur général adjoint de la Métropole bénéficie-t-il des mêmes avantages ? A la tête du service de la cohérence territoriale et de ses 235 salariés, Jean-Michel Evin émarge à 7 150 euros nets par mois. Soit moins qu’à Toulouse comme il le fait remarquer dans le quotidien régional, mais si on s’en tient au seul salaire.
Sollicitée sur la question des rémunérations, salaires mais aussi avantages octroyés à ses cadres, la Métropole de Grenoble, elle, reste pour le moins évasive, considérant être « étrangère au débat ».
« Comme l’ensemble des agents métropolitains, les directeurs généraux de services et directeurs généraux adjoints sont rémunérés sur la base des grilles indiciaires de la fonction publique territoriale et des bonifications, primes et indemnités correspondantes, tout ceci dans le strict respect des dispositions en vigueur », précise-t-elle.
Outre les indemnités, les agents de la fonction publique territoriale peuvent bénéficier d’avantages en nature, repas, logement ou véhicule pour nécessité de service. Mais manifestement dans une certaine discrétion.
PC