FIL INFO – Face à des commerçants « fortement impactés » par les manifestations de ces derniers mois, la Région annonce un plan de soutien d’un montant de 8 millions d’euros. Divisé en réalité en deux parties : 2 millions d’euros d’aides aux travaux en cas de dégradations et 6 millions investis dans des prêts à taux zéro.
Le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes l’assure : les manifestations des derniers mois ont « fortement impacté » l’activité des commerçants de la Région. Son président Laurent Wauquiez annonce ainsi un plan de soutien « inédit » à hauteur de 8 millions d’euros, conçu avec les chambres de commerce et d’industrie (CCI), les chambres d’artisanat et l’Union des entreprises de proximité (U2P).
Quel impact économique ont précisément eu les mouvements sociaux ? « En Auvergne-Rhône-Alpes, les chiffres de l’Union des entreprises de proximité montrent une baisse de la croissance au 4e trimestre de 2018 », écrit la Région. Et de citer les « grandes villes » impactées : Saint-Étienne, Lyon, Bourg-en-Bresse, Oyonnax, Villefranche ou Aubenas. Sans oublier Le Puy-en-Velay, chère à Laurent Wauquiez. Grenoble, ni aucune autre ville de l’Isère, ne figure dans la liste.
Des aides aux travaux et des prêts à taux zéro
Le plan de soutien doit se répartir en deux parties. Tout d’abord, « une aide directe pour le financement des travaux pour les locaux vandalisés », avec un accompagnement de 50 % des travaux pour des réparations de dégradations survenues durant une journée de manifestation. Le montant de cette aide est fixé à 2 millions d’euros.
Ensuite, un « prêt à taux zéro pour les besoins de trésorerie et la caution de la Région », pour les commerçants dont le chiffre d’affaires a baissé d’au moins 20 % entre novembre 2018 et janvier 2019. Ce second volet du plan de soutien, en cours de négociation avec les banques, devrait s’élever à 6 millions d’euros et être adopté en mars 2019.
Une Région clientéliste ?
« Je tends la main aux maires pour qu’ils soient à nos côtés et que nous puissions travailler ensemble à ce plan pour lui donner plus de force », déclare Laurent Wauquiez. Tout en appelant l’État à « prendre enfin la mesure de l’enjeu ». De quelle manière ? Via des suppressions de charges sociales et fiscales « pour redonner de l’oxygène à nos commerces ».
Une annonce qui tombe au moment où l’opposition Socialiste et démocrate du conseil régional alerte sur une « Région qui coule ». Et accuse Laurent Wauquiez et sa majorité de manquer de perspectives, tout en jouant la carte de l’austérité. Et, in fine, de sombrer dans une « tendance au clientélisme ». Voire de la « surenchère populiste ».
FM