EN BREF – La Ville de Grenoble a récemment inauguré sa première « ferme urbaine 100 % biologique » au sein de son centre horticole situé à Saint-Martin-d’Hères. Elle produira une quarantaine de variété de fruits et légumes tout au long de l’année. Objectifs ? Favoriser une alimentation locale, saine et respectueuse de l’environnement.
C’était une promesse de campagne du maire de Grenoble en 2014 : privilégier une agriculture de proximité. Promesse tenue fin 2018, avec l’inauguration de la première ferme urbaine biologique de la Ville, qui produira une quarantaine de variété de fruits et légumes sur l’année. Un type d’espace innovant qui se développe, même s’il demeure encore relativement rare en France.
Cette ferme se trouve au centre horticole de la Ville de Grenoble, au cœur de Saint-Martin-d’Hères. Un centre aux multiples fonctions : production alimentaire pour la restauration collective, fleurissement et embellissement de la Ville, exploitations et jardins pédagogiques…
Une cinquantaine de paniers de fruits et légumes biologiques par an
« L’autonomie alimentaire des villes est quasi nulle puisqu’on subvient en moyenne à 2 % de nos besoins », rappelle Éric Piolle. Forte de ce constat, la Ville de Grenoble a donc décidé de lancer ce projet novateur. « Un premier pas vers l’autonomie alimentaire », estime Lucille Lheureux, adjointe aux espaces publics et à la nature en ville.
Le maraîcher retenu dans le cadre de cet appel à projet, via un bail de neuf ans ? Mickaël Tenailleau, ancien ingénieur agronome spécialisé dans la lutte naturelle contre les insectes qui s’attaquent aux plantations.
Il devrait ainsi produire plus d’une cinquantaine de paniers de fruits et légumes biologiques par an, commercialisés à partir de mars-avril 2019. Et compte également créer un élevage de poules pondeuses à l’automne suivant.
S’il s’installe seul pour exploiter 1,3 hectare de terrain, Mickaël Tenailleau aura à l’avenir la possibilité d’employer des salariés pour agrandir cette ferme urbaine, précise le maire de Grenoble.
Favoriser la biodiversité dans des périmètres urbanisés
L’enjeu ? Produire une alimentation biologique, commercialisée en circuit court. À savoir au plus près des consommateurs. De quoi réduire les distances d’acheminement des produits et ainsi limiter l’empreinte carbone et le gaspillage liée à la dégradation des aliments.
Cette agriculture adaptée aux écosystèmes urbains permet de « repenser l’alimentation locale dans les villes », assure Mickaël Tenailleau. Autre ambition affichée : favoriser davantage de biodiversité dans des périmètres urbanisés. Une façon indirecte de sensibiliser les citadins à l’importance de l’agriculture.
Grenoble deviendra-t-elle une « ville nourricière » et un « modèle », comme l’espèrent les élus ? Réponse dans quelques années.
Anaïs Mariotti