EN BREF – Greenpeace France se mobilisait samedi 17 novembre contre le groupe agroalimentaire Mondelez et son produit-phare Oreo, accusés de participer à la déforestation des forêts tropicales indonésiennes pour se fournir en huile de palme. En Isère et en Savoie, des actions d’affichage avaient lieu à Fontaine et Bassens.
Les gilets jaunes n’étaient pas les seuls à manifester le samedi 17 novembre. Les militants de Greenpeace s’étaient, eux, revêtus de vert pour dénoncer l’entreprise Mondelez, anciennement Kraft Food, grand groupe alimentaire accusé de participer à la déforestation des forêts tropicales en achetant de manière massive de l’huile de palme pour la fabrication de ses produits. Comme partout en France, des actions avaient lieu en Isère et en Savoie.
Si Mondelez propose une cinquantaine de marques différentes, parmi lesquelles les chewing-gums Hollywood, les barres chocolatées Toblerone ou les biscuits apéritifs Tuc, c’est à l’une des plus emblématiques que Greenpeace a choisi de s’attaquer : les gâteaux Oreo. D’origine américaine, importés en Europe au début des années 2010, ceux-ci jouissent d’une forte popularité et compteraient d’ores et déjà parmi les biscuits les plus vendus de ces cent dernières années.
Des actions en Isère et en Savoie
Après « Le cookie préféré du lait » (aux États-Unis) ou « À prendre ou à lécher » (en France), Greenpeace a ainsi affublé Oreo d’un nouveau slogan : « Le goût de la déforestation ». Les activistes de l’ONG ont ainsi parcouru les grandes surfaces pour orner les présentoirs et les paquets d’Oreo d’affichettes comportant le message. En tout, vingt-cinq supermarchés auraient été, selon les chiffres de Greenpeace, le théâtre de la campagne d’affichage sauvage.
En Isère, c’est aux alentours de 10 h 30 qu’une dizaine de militants de Greenpeace Grenoble ont procédé à l’opération, au rayon biscuits du Géant Casino de Fontaine. Une action discrète, puisque la sécurité et la direction de l’enseigne n’ont, semble-t-il, pas repéré l’opération d’étiquetage. En Savoie, des militants de Greenpeace Chambéry menaient une opération similaire dans un commerce de Bassens.
Après leur passage à Fontaine, les membres de Greenpeace Grenoble se sont rendus à la Caserne de Bonne, où ils ont déployé un stand avec une banderole et appelé les passants à signer une pétition exigeant de Mondelez qu’elle cesse d’acheter de l’huile de palme non certifiée. Le temps maussade n’a, semble-t-il, pas favorisé le succès de l’opération : seule une dizaine de signatures ont été recueillies.
Au même moment, d’autres militants de Greenpeace Grenoble prenaient pour leur part le chemin des Géant Casino et Carrefour Market de Saint-Martin-d’Hères afin de continuer l’opération d’étiquetage sur les produits Oreo.
70 000 hectares de forêts détruits en deux ans
Les raisons de la colère ? Selon l’ONG internationale, les vingt-deux fournisseurs d’huile de palme de Mondelez auraient détruit plus de 70 000 hectares de forêts tropicale en Indonésie entre 2015 et 2017, dont 25 000 hectares abritant des orangs-outans. Des fournisseurs qui sont également accusés « de faire travailler des enfants, d’exploiter leurs employé-e‑s, de provoquer des feux de forêts et de s’accaparer des terres », ajoute Greenpeace.
Le groupe Mondelez s’était pourtant engagé voilà dix ans à se fournir uniquement en huile de palme garantie “sans déforestation”. Une promesse non tenue pour l’ONG : « La multinationale […] commerce encore avec des producteurs qui déforestent », écrit-elle, en pointant du doigt Wilmar International, plus gros négociant d’huile de palme au monde.
Si Mondelez n’a pas (encore ?) réagi à l’opération menée par Greenpeace, le groupe diffusait la veille une vidéo sur les réseaux sociaux pour assurer « prendre sérieusement ses responsabilités » sur la question de l’huile de palme. « Nous sommes dévoués à sourcer l’huile de palme et à éradiquer la déforestation dans sa production », écrivait (en anglais) le groupe via son compte Twitter. De toute évidence, pas de quoi convaincre les défenseurs de l’environnement.