REPORTAGE VIDÉO — Le Dal 38 (Droit au logement) ne décolère pas contre la loi Élan. Après avoir organisé un rassemblement contre les expulsions devant la préfecture de l’Isère le mardi 18 septembre, les militants sont allés brièvement occuper la permanence parlementaire des députés En marche Olivier Véran et Émilie Chalas le lendemain matin.
Le Dal 38 (Droit au logement) maintient plus que jamais son opposition au projet de loi Élan (Évolution du logement et aménagement numérique), en passage devant l’Assemblée nationale ce mercredi 19 septembre. Après avoir adressé une lettre ouverte aux six députés En marche de l’Isère, les militants se sont d’abord donné rendez-vous place Verdun à Grenoble, le mardi 18 septembre.
Un rassemblement d’une trentaine de personnes qui était l’occasion de rappeler tout le mal que le Dal pense de la loi Élan, considérée comme une loi « anti-pauvres » et accusée de criminaliser les habitants sans titres, autrement dit les personnes occupant des bâtiments vides. Et ce tout en faisant la part belle aux “marchands de sommeil” et en menaçant la qualité et la quantité des logements sociaux.
« La loi Élan va déclencher une avalanche d’expulsions, alors qu’il y en a déjà de plus en plus chaque année et que nous avons du mal, chacun de notre côté, à les empêcher », prédit l’association dans son tract. Son ambition : « S’organiser ensemble pour empêcher concrètement les expulsions ». À cet effet, une réunion est organisée le vendredi 28 à 18 heures à la Maison des habitants Abbaye de Grenoble.
La permanence d’Olivier Véran occupée par les militants
Au cours de la manifestation, les militants n’ont pas manqué d’interpeler une nouvelle fois le député de la première circonscription de l’Isère Olivier Véran, jugé bien trop conciliant à l’égard de la loi Élan, et bien trop confiant dans le Plan pauvreté annoncé par Emmanuel Macron. Ce n’est donc pas un hasard si, le lendemain, une nouvelle action surprise du Dal 38 se déroulait cette fois… au sein de la permanence des parlementaires d’Olivier Véran et d’Émilie Chalas (voir vidéo).
Sans surprise, les deux députés n’ont pas apprécié la visite. « Nous ne pouvons tolérer et condamnons fermement les méthodes d’intimidation et de chantage employées ce jour », écrivent Olivier Véran et Émilie Chalas dans un communiqué commun, reprochant aux militants d’avoir « usé de tromperie » pour entrer dans la permanence, et d’avoir « bousculé » un de leurs collaborateurs.
Se disant prêts à recevoir « sans discrimination et sans a priori les associations qui en font la demande », les députés En marche dénoncent « une opération communication » de la part des militants de Droit au logement. « En privilégiant le rapport de force au dialogue et au fonctionnement démocratique de nos institutions, les militants du Dal 38 ne servent pas la cause qu’ils prétendent défendre », concluent-ils.